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Supports et circulation des savoirs et des arts en Afrique et au-delà

Séance du 22 janvier 2016, de 11h à 13h
EHESS, salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris

Le cinéma africain : d’une histoire coloniale à un militantisme contemporain ?

 Odile Goerg (Université Paris 7),
Le statut du Cinéma en Afrique coloniale

Résumé :
Le cinéma en Afrique subsaharienne a surtout été abordé sous l’angle de la production filmique, or celle-ci démarre après les indépendances, notamment avec Sembene Ousmane. Les films diffusés durant la période coloniale étaient produits ailleurs, pour un autre public. Odile GOERG, professeure d’Histoire de l’Afrique contemporaine à l’Université Paris Diderot et membre du CESSMA a centré ses recherches sur la pratique du cinéma comme loisir sous ses aspects les plus divers : identités des publics, politique du cinéma, réception et usage des films…

Auteure de Fantômas sous les tropiques. Aller au cinéma en Afrique coloniale (Vendémiaire, 2015), Odile Goerg abordera la question de la spécificité de ce loisir en situation coloniale, afin d’engager le dialogue avec la période ultérieure. La décennie des années 1960, qui voient la majorité des indépendances, ne fait en effet pas rupture et le cinéma continue sur sa lancée jusqu’au courant des années 1970.

 Pascale Obolo (rédactrice en chef de la revue Afrikadaa/ cinéaste / Productrice)
Ghost decolonize archive film

Résumé :
Comment se réapproprier sa propre histoire ou l’histoire d’une ville, d’un pays, d’une population à partir des archives de films ou de photos ?
L’histoire d’un pays et ses habitants –ça laisse des traces. Les traces sont politiques par excellence, économiques, sociales (culturelles) mais aussi urbaines et architecturales. Les traces visuelles sont souvent une mémoire puissante et souvent une évidence visuelle.
Les traces laissées dans l’architecture locale en rapport avec des contextes politiques et culturels. Tracer l’interférence et la manière dont l’histoire altère et forme un environnement culturel. Interroger, recréer et redonner vie aux archives liée à l’histoire du château de Von Puttkamer (collage visuel, surimpression..) tel est l’objectif du projet Decolonize architecture now.
Mon travail porte plus sur la de-construction/re-constructions des archives filmiques liées à la colonisation.
Comment à partir d’un film d’archive de propagande. On déconstruit la narration pour recréer un nouvel objet filmique.

Pascale obolo est née à Yaoundé, Cameroun, elle étudie au Conservatoire Libre du cinéma Français en section réalisation, puis obtient un master de cinéma à l’université de paris VIII, section cinéma expérimental. Ses premiers films documentent le début du mouvement Hip Hop et la scène parisienne graffiti. Cinéaste féministe, elle a également porté son regard sur la place de la femme dans les milieux artistiques. Ses films ont été montrés et primés dans de nombreux festivals. Sa démarche artistique de cinéaste est souvent issue des arts plastiques et numériques, rompant délibérément avec les codes narratifs traditionnels ; les codes visuels ou clichés que l’on a de l’Afrique et de sa culture. Activiste son travail interroge les mémoires, l’identité, l’exile, l’invisibilité. Dans la construction de ses objets filmique, elle expérimente différentes formes de jeu narratives ou le réel s’entremêle à la fiction.
Certains de ses travaux ont été exposés au Musée du Montparnasse, au Musée du Quai Branly, au Manège de Dakar, au Mac Val,la fondation Kadist, la fondation David Roberts...
Son dernier film Calypso Rose the lioness of the jungle a remporté en mars 2013 au fespaco dans la section documentaire : le prix Yennega d’argent.
Ses derniers travaux questionnent les archives à travers la construction de récits historiques dans une perspective postcoloniale, autour des représentations visuelles et culturelles de l’histoire politique et économique, à travers la photographie, la vidéo, et la performance. Ses œuvres s’appuient sur un processus de recherche interdisciplinaire, aussi diverses que la danse, littérature, le film, et les sciences humaines.
Pascale Obolo est à l’origine de la structure d’Afrikadaa Lab : une revue d’art contemporain, un laboratoire intellectuel et artistique qui a pour vocation de créer une dynamique de création à Paris et dans les territoires africains et diasporiques. Afrikadaa est aussi un outil-média pour une meilleure visibilité des oeuvres, qui offre aux artistes la mise en place d’un processus curatorial et d’un espace de dynamisation, ouvert sur les expériences qui renforcent la place des artistes issu-es de la diaspora dans l’agenda artistique mondial.

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