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Quand le Sud global aide à penser et dire le monde commun

Séminaire organisé avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut des mondes africains (IMAF) de l’EHESS.

À la fin de l’hégémonie occidentale, les apports à la reconstruction correspondante des savoirs par l’Asie, l’Amérique latine, l’Afrique et par ses propres critiques, permettent d’entrevoir un nouveau paradigme cognitif à construire sur une planète commune, en mutation politique, écologique, gnoséologique. Une recomposition épistémologique s’annonce par le Sud global. Après les études subalternistes, postcoloniales et décoloniales au-delà des clivages géopolitiques, il est temps désormais de repérer ce qui en est utilisable dans la mise en place d’un monde à partager entre tous et toutes.
Pendant l’époque moderne (occidentale), une ligne abyssale est venue séparer l’« humanité universelle » à l’image de l’Occident et l’« infra-humanité » assignée, issue d’ailleurs. Le séminaire propose, à partir de pratiques et recherches non hégémoniques, une reconstruction de l’approche des savoirs qui déplacerait, dépasserait ces divisions, avec en vue un monde commun. Il ne s’agit pas d’ethniciser les savoirs, mais de les ouvrir les uns aux autres, de traduire, avec une attention particulière pour ceux qui, historiquement, auraient été « perdus » ou rendus marginaux, afin d’en faire profiter tous en une nouvelle économie mondiale des savoirs. Il faut alors se penser, se voir et se dire dans les mutations et les défis épistémologiques du Sud global – et de l’ailleurs. Le triomphalisme néolibéral ne doit pas étouffer les trajectoires alternatives vers une justice cognitive et un avenir épistémologique partagés, enrichis par les apports de continents autres que l’Europe. Le moment est venu de faire parler entre autres l’Afrique et ses problématiques, qui ont été vues de manière plus fragmentaire que ce n’est le cas pour l’Asie et l’Amérique latine. La responsabilité pour ce décalage ne revient pas à l’Afrique, mais aux conditions de réception, également objet de nos analyses.
Après les coupures historiques de la modernité et de « l’année 1989 », on pourrait tenter d’estimer les tensions entre diverses généalogies des concepts et encourager l’interaction entre ces généalogies, en vue d’un avenir cognitif commun.

Calendrier :

 11 février 2016 : Introduction
lieu : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

 10 mars 2016 : La traduction : Romuald Fonkua ( Paris 1 Sorbonne)
lieu : Amphithéâtre Stourdzé, Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) 25 rue de la montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris

 24 mars 2016 : La décolonisation des savoirs : Benoît de l’Estoile (CNRS-ENS-EHESS)
lieu : Amphithéâtre Stourdzé, Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) 25 rue de la montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris

 14 avril 2016 : "requestionner les catégories de la domination" : Origgi Gloria, (CNRS-EHESS)
lieu : Amphithéâtre Stourdzé, Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) 25 rue de la montagne Sainte Geneviève, 75005 Paris

 12 mai 2016 : "l’idée des Suds" : Thomas Brisson (Paris 8)
lieu : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

 9 juin 2016 : "Lignes de fuite" : Geetha Ganapathy-Doré (Paris 13)
lieu : Salle PrM-1.03, Lycée Henri IV, 23 rue Clovis, 75005 Paris

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