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Croyances magico-religieuses, imaginaire collectif et commerce. Itinéraires de petits commerçants à Yaoundé (Cameroun)

Soutenance de thèse de Valérie Nne’e Onna
Directeur de thèse : Jean Paul Colleyn
Codirecteur : Yvan Droz
Le 20 octobre 2016 à 14h, Salle de réunion de l’IMAF, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris

Jury :
 Jean-Paul Colleyn (Directeur de thèse), EHESS
 Yvan Droz (Codirecteur), Institut de hautes études internationales et du développement (Genève)
 Marc-Eric Gruénais, Université de Bordeaux
 Sandra Fancello, CNRS
 Alain Henry, Agence Française de Développement (AFD)
 Gilles Séraphin, Observatoire national de l’Enfance en danger (OFD)

Résumé :
Chez les petits commerçants beti et fang rencontrés à Yaoundé, le succès de leur activité est une condition sine qua non de l’accomplissement personnel. Cet accomplissement, manifesté par la reconnaissance du statut prééminent de mfan mot, est considéré comme une condition et une manifestation du mvoe (forme absolue du bien-être qui constitue l’horizon ultime des existences). Cette tranquillité matérielle et sociale est inatteignable sans un rapport favorable avec diverses forces spirituelles. Dans les imaginaires, l’univers est en effet organisé suivant une double dualité : séparation en un monde « visible » (au sein duquel évolue l’ensemble des êtres vivants) et un monde « invisible » (accessible uniquement aux êtres dotés de pouvoirs supra-humains) ; répartition des êtres vivants et spirituels en forces du bien ou du mal selon leur propension à favoriser le mvoe ou à lui nuire. Pour se prémunir des actions destructrices des sorciers et des autres « suppôts de Satan », le commerçant devra donc obtenir le soutien d’alliés puissants recrutés dans la « sphère divine », notamment au sein des Églises dites du Réveil. L’Invisible est source de dangers mais aussi d’opportunités, spécialement pour les cadets sociaux. Des alliances heureuses avec l’Invisible sont supposées assurer le bien-être et la réussite dans le monde visible. Elles constituent ce que nous avons nommé le capital « magico-religieux », soit la capacité individuelle à mobiliser des agents aux pouvoirs suprahumains afin qu’ils agissent utilement sur les aspects immatériels de l’existence.

Mots-clefs :
Croyances religieuses, Sorcellerie, Pentecôtisme, Imaginaire collectif, Capital magico- religieux, Cameroun, Yaoundé, Économie, Informel, Beti, Fang.