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Histoire sociale de l’Afrique Orientale, de la Mer Rouge et de l’Océan indien, XIXe-XXe siècles

Séance du 4 novembre 2016, 14h à 17h
IMAF / Site Raspail, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris

Usages et lectures des archives missionnaires : archéologie des savoirs sur la sorcellerie et histoire de la patrimonialisation

 Amélie Chekroun, IMAF
Les archives missionnaires pour écrire l’histoire des institutions patrimoniales éthiopiennes dans les années 1920-1930

Au début des années 1920, la France a tenté d’étendre en Éthiopie sa politique archéologique menée au Maghreb et en Égypte. Le père Azaïs, ancien missionnaire capucin français en Éthiopie, est envoyé auprès du régent du pays, le râs Tafari, afin de le convaincre de créer un Institut français d’archéologie à Addis Abeba. Les autorités éthiopiennes perçoivent très vite l’intérêt de ces recherches pour la construction d’un patrimoine national, dans une nation en construction, et se réapproprient le projet français. De 1927 à 1936, elles engagent Azaïs pour qu’il crée un musée national et un institut éthiopien d’archéologie. Azaïs est également invité à poursuivre ses recherches archéologiques dans l’Ouest, le Sud et l’Est du pays, régions récemment intégrées à l’Éthiopie, afin - officieusement - de légitimer leur annexion par le pouvoir chrétien. En étudiant le parcours singulier d’Azaïs et de ses relations avec le pouvoir éthiopien, cette présentation souhaite mettre en lumière un pan méconnu de l’histoire de l’archéologie française à l’étranger, ainsi que certains aspects d’une politique éthiopienne souveraine et patrimoniale qui s’exprime notamment à travers une mise en valeur sélective des sites archéologiques découverts. Cette recherche s’appuie sur l’étude des nombreuses archives missionnaires d’Azaïs ainsi que des archives du ministère de l’Instruction publique et du ministère des affaires étrangères français.

 Andrea Ceriana Mayneri, IMAF
Anthropologie et histoire au prisme de la sorcellerie : les archives centrafricaines

Au XXe siècle, et aujourd’hui avec une vigueur nouvelle, « la sorcellerie » a été progressivement constituée en thème privilégié (et exemplaire) des discussions et des échanges entre les anthropologues et les historiens, dans le champ des études africanistes notamment. Ceci ouvre sur deux questions distinctes, que cette communication tentera de développer simultanément. On peut d’abord interroger les différences et les contacts des approches historiques et anthropologiques de la sorcellerie, en revenant sur les grandes étapes des échanges nourris dans les études africanistes. D’autre part, on peut interroger des aspects spécifiques qui font que la sorcellerie soit un objet de débat fécond et inépuisé, en même temps qu’un prisme privilégié pour observer certaines tendances de ce même débat. L’archive missionnaire centrafricaine peut apporter des précisions sur ces développements, au gré des intentions sur lesquelles repose sa constitution et transmission.

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