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Habilitation à diriger des recherches - C. Lefebvre

Camille Lefebvre soutiendra son Habilitation à Diriger des Recherches, le mercredi 5 juin 2019 à 9h.

Le jury d’habilitation est composé de :
 Hélène Blais, Professeur d’histoire à l’ENS (garante)
 Barbara Cooper, Professor of History Rutgers University (rapporteur)
 Frederick Cooper, Professor of History NYU
 Michel Naepels, Directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS (rapporteur)
 Benedetta Rossi, Reader in African History and Anthropology University of Birmingham (rapporteur)
 Mahaman Tidjani Alou, Professeur agrégé de science politique à l’université Abdou Moumouni

Le dossier d’habilitation comprend, outre une synthèse du parcours de recherche et un recueil d’article, un mémoire original intitulé :
Des pays au crépuscule. Histoire de l’occupation coloniale entre Niger et Tchad (1898-1906)

Résumé
Comment une petite centaine de militaires français assistés de 500 tirailleurs ont-ils fait pour envahir et occuper les régions du Sahel et du Sahara central au tournant du XIXe et du XXe siècle ? Pourquoi ces sociétés et ces États sont-ils tombés ? L’objet de ce travail est de décrire l’occupation coloniale comme un phénomène social partagé, d’observer le temps vécu par une pluralité d’acteurs au moment même du basculement d’un monde, lorsque des sociétés fortement différenciées voient des étrangers, eux-mêmes très différents, prendre le contrôle par la force de leur territoire et de leurs institutions. Ce moment où la France s’arroge le droit de considérer une partie du monde comme un espace à s’approprier et se substitue aux gouvernements existants, au nom d’une supériorité civilisationnelle fondée sur une lecture raciste des relations sociales. Pour écrire cette histoire des mondes sociaux bouleversés par l’irruption coloniale, ce travail repose sur un travail micro-historique sur deux villes Zinder et Agadez et sur la mise en perspective d’une variété de documentations issues d’univers linguistiques et culturels différents, rédigées en français, en arabe, en haoussa, en kanouri et en tamasheq. Tenir compte des conditions sociales qui informent les relations coloniales et prendre comme objet les sociétés aux prises avec la colonisation selon leurs propres termes et dans leurs propres langues, permet de changer le regard porté sur le phénomène colonial et de révéler la nature des expériences inégales de la colonisation.

La soutenance aura lieu à l’ENS 45 Rue d’Ulm, 75005 Paris, dans la salle des résistants.