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Accès aux ressources et tensions socio-politiques au Sahel

Séminaire de laboratoire, séance du 21 janvier 2015, de 14h à 16h30
Site d’Aix
Salle Georges Duby

Accès aux ressources et tensions socio-politiques au Sahel

 Vincent Bonnecase (LAM, Bordeaux)
Colère et vie chère au Burkina Faso

Résumé
Si l’actualité politique du Burkina Faso a amené se focaliser la chute du régime de Blaise Compaoré, on ne saurait comprendre les derniers événements sans les rapporter à d’autres raisons de la colère. L’une de ces raisons est sans conteste « la vie chère », laquelle a pris depuis une vingtaine d’années une place importante dans les mobilisations sociales tout au moins dans les villes du pays, mais aussi dans la manière dont on peut exprimer « ce qui ne va pas » dans des arènes plus discrètes en dehors des espaces de mobilisations. Nous tenterons ici de comprendre la place de la vie chère dans l’expression de la colère au Burkina Faso sous trois angles différents. Le premier consistera à interroger la manière dont le prix des choses – ou plutôt, de certaines choses – concourt à lier des colères individuelles fondamentalement hétérogènes et à produire de la colère sociale. Le second angle amènera à montrer ce que cette colère doit à l’histoire, et en particulier à une longue histoire de la politique des prix, laquelle a concouru à susciter des attentes normatives vis-à-vis de l’État et de ses fonctions régulatrices. Le troisième consistera à questionner, en mobilisant des outils de la sociologie des mobilisations, ce qui se joue dans les moments de passage de la colère diffuse à la colère ouverte face à la vie chère, à l’instar de ce qui a pu se passer lors de ce qu’on a appelé les « émeutes de la faim » en 2008.

 Charles Grémont (LPED, Marseille)
L’accès aux ressources agricoles et pastorales, un enjeu oublié des violences contemporaines au Nord-Mali.

Résumé
La situation de crise et de guerre que traversent les populations des régions du Nord-Mali (et le Mali en général), ne tient pas seulement à une offensive « djihadiste » d’origine extérieure, ou à une explosion des trafics illicites, ou encore à la lutte autonomiste menée par des mouvements armés touaregs et arabes. La crise est profonde, complexe et multiformes. Elle révèle aussi et cristallise des concurrences locales dont l’enjeu est l’accès aux ressources agricoles et pastorales. Cette dimension cruciale et quotidienne pour la majorité des populations est généralement occultée par les media et les avis d’experts (qui se multiplient). Elle sera au centre de cette communication. Il sera d’abord rappelé que dans les années 1990, déjà, les violences intercommunautaires qui avaient surgi, à la suite d’une autre rébellion, n’étaient pas étrangères à des transformations foncières dans la vallée du fleuve Niger. Et aujourd’hui encore, les ralliements aux différents groupes armés (souvent opposés entre eux) éclairent l’âpreté des rivalités pour la maîtrise des terres, des pâturages et des axes de communication.

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