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CAROTENUTO Audrey

Docteur en histoire
Certifiée en histoire - géographie
Chercheure affiliée à l’IMAF-Aix
Histoire
Contact

Thèmes de recherche

 Les violences coloniales et les résistances serviles dans les Mascareignes (XVIII è - XIX è siècles)
 Démographie historique, archives judiciaires et traitement statistique de l’histoire de l’esclavage
 Les diasporas africaines et indiennes dans l’océan indien

Terrains

 La Réunion
 Les Mascareignes
 L’océan Indien
 L’Afrique orientale

Séminaires et ateliers de recherche

Participation à l’axe de recherche et au séminaire Esclaves et dépendances personnelles en Afrique orientale (XVe-XXe siècle) organisé par Henri Médard, Franck Raimbault et Thomas Vernet (CEMAf-Paris).

Enseignements

Projets de recherche (participation)

Publications

Articles, Actes de colloque
 CAROTENUTO A., « Les résistances à Bourbon », p. 44-45, DORIGNY M., GAINOT B., Atlas des esclavages, Traites, sociétés coloniales, abolitions de l’Antiquité à nos jours, Ed. Autrement, Paris, 2006, 80 p.

Parcours de recherche

 Thèse soutenue le 7 octobre 2006 à
Aix-en-Provence, mention « très honorable avec félicitations du jury
à l’unanimité » , sous l’intitulé :
Les résistances serviles dans la société coloniale de l’île Bourbon (1750-1848), sous la direction de Mme Colette Dubois
Jury :
Mme Colette Dubois, Professeur des Universités, Aix-Marseille I
M. Hubert Gerbeau, Docteur d’Etat (Aix-Marseille III) (Rapporteur)
M. Jean-Michel Deveau, Professeur des Universités
M. Jacques Weber, Professeur des Universités, Nantes (Rapporteur et Président du Jury)

Mon projet de recherche se propose d’approfondir la démarche adoptée dans la thèse afin d’atteindre 3 objectifs :
 Apporter à l’étude des résistances bourbonnaises des perspectives comparatistes
 Enrichir l’histoire de l’esclavage dans l’océan indien en insistant sur ses spécificités
 Penser à l’échelle régionale la question de l’insoumission au travail forcé dans la mutation qui s’engage entre esclavage – engagisme - travail libre

Ma réflexion s’articule autour de 2 axes principaux

Axe 1 : Etablir un système référent appuyé sur une base de connaissance la plus étendue sur la question des résistances serviles avec comme fondements les mêmes méthodologie, terrain, cadre théorique que ceux développés dans la thèse.
Pour ce faire il serait nécessaire :
 d’enrichir la base en y intégrant d’une part des sources nouvelles, inédites issues de fonds inexploités, d’autre part de nouveaux paramètres informatifs en ayant au préalable établi des normes de catégorisation compatibles avec la base.
 de développer le traitement statistique en multipliant les analyses multivariées qui permettront de hiérarchiser des facteurs dans l’étude d’une résistance et d’observer la fréquence de certaines combinaisons de facteurs.

J’envisage parallèlement pour asseoir ce système référent
 d’intégrer dans la base des données relatives à l’île Maurice qui fut le centre névralgique des Mascareignes françaises de 1715 à 1810, ce qui permettrait à l’étude de s’inscrire dans une visée à la fois globalisante et comparatiste.
 De plus, pour bien sonder la mutation de la dépendance et des révoltes sur un temps long, la période chronologique sera étendue en intégrant entièrement le 18 et le 19è siècles. Je chercherai à savoir ainsi si le changement de statut influe sur les modes de contestation et comment.

Axe 2 : Le second axe s’articule avec le premier pan du projet de recherche. A partir du système référent établi sur la zone des Mascareignes, j’appliquerai cette méthode d’investigation à tous les espaces de l’océan indien concernés par les migrations forcées pendant et après la période esclavagiste.

 En terme spatial, cela signifie de n’exclure aucun territoire depuis les Zones de départ jusqu’aux sociétés d’accueil. Je pourrais ainsi travailler sur les réseaux et les flux migratoires en distinguant le temps et l’espace du départ (interface côtière), le temps et l’espace du transit (espace maritime) enfin le temps et l’espace de la terre d’accueil et leurs différents apports sur la thématique de la résistance.
 En terme de temps, cela implique de mêler et comprendre les différents contextes historiques et culturels, de saisir les ruptures et les trames événementielles spécifiques à ces différents territoires. (question de la datation de l’abolition de l’esclavage, intégrer les différentes temporalités et réalités…)
 En terme méthodologique, à côté de l’approche statistique, j’espère pouvoir suivre des itinéraires personnels de travailleurs traités, aliénés, libérés et réemployés sous statut (engagés) pour sonder leur manière de tempérer l’aliénation par le travail.

A la croisée de ces interrogations, la question des représentations raciales sera un axe de recherche prioritaire. Dans le cadre des relations commerciales, amicales ou belliqueuses, comment s’appréhendent Européens et Indigènes une fois passé le stade des premières découvertes ? Comment la traite, l’esclavage et les migrations de travailleurs imprègnent la nature de leurs relations ? Derrière la question des résistances, comment se lisent les modifications du rapport de force entre ces différents groupes ? Y voit-on déjà des signes de l’ère coloniale ?
De même cet axe cherchera à approfondir la dimension diasporique de ces migrations, à en comprendre les mécanismes et les trajets. Peut-on parler de diaspora africaine dans certains territoires, de diaspora indienne et sous quelles conditions ? Afin d’alimenter l’histoire de ces connexions, de mieux éclaircir l’origine exacte de ces migrants très mal connues et rarement abordées, je chercherai à croiser les sources : maritimes, récits de voyage, judiciaires, administratives, …