Séminaire de Catarina Madeira-Santos, directrice d’études, EHESS (IMAF).
Année universitaire : 2021 / 2022
Périodicité : 2e et 4e lundi, de 16h30 à 18h30
Localisation : Bâtiment EHESS du Campus Condorcet, salle 25-B, 2 Cours des Humanités, 93300 Aubervilliers
Calendrier : Du 8 novembre 2021 au 23 mai 2022
Attention !
(En raison de la situation sanitaire) L’accès au séminaire est soumis à une demande de participation.
Le lien pour déposer votre demande sera affiché ici la semaine du 27 septembre 2021.
Présentation :
Loin des chronologies héritées, ce séminaire se propose d’entreprendre une histoire processuelle dans le temps long, attentive aux dynamiques linguistiques, sociales, politiques, religieuses, culturelles et économiques internes à l’Afrique centrale ainsi que à leurs interactions avec les empires européens modernes et le colonialisme contemporain. Entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré » par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.
À l’objet Afrique centrale correspond un espace qui se différencie par un processus complexe d’assimilation linguistique ou de «bantouisation». Des communications de toutes sortes ont relié depuis des siècles des sous-régions devenues interconnectées, même si géographiquement éloignées et politiquement autonomes. L’émergence de royaumes et d’empires ayant subsisté durant de longues périodes (cas de l’ancien Royaume du Kongo) a également contribué à forger l’unité de la région. D’autres entités politiques et des groupes sociaux ont encore permis la création de réseaux de communication et de circulation intra et intercontinentaux. Suite à la fondation de la colonie de l’Angola (XVIe siècle), les réseaux marchands luso-africains se sont organisés et ont enveloppé et irrigué des espaces autonomes et très éloignés de l’Atlantique, comme le haut Zambèze. Ensuite, l’Afrique centrale se caractérise par son inscription dans les circulations mondiales. Sa partie orientale fut connectée à l’économie de l’océan Indien par des routes commerciales anciennes de plus en plus étendues en direction d’autres espaces marchands. À partir du XVIe siècle, sa partie occidentale fut intégrée dans les réseaux des empires coloniaux européens qui ont unifié et relié de vastes territoires en Europe, Amérique et Asie. Elle a également été une des zones les plus importantes pour l’approvisionnement en esclaves de la traite transatlantique.
Pour chaque séance du séminaire, l’organisatrice présentera ses recherches et distribuera, au préalable, des documents pour discussion (historiographie ou/et archives). Leur lecture est obligatoire et les étudiant·e·s sont sollicité·e·s à intervenir activement dans le débat. Ceux et celles qui sont inscrit·e·s en doctorat et en master, sous la direction de l’organisatrice du séminaire, seront invité·e·s à présenter et à discuter de leurs recherches en cours.
CONTACT : cmadeira@ehess.fr