Appel à communication
Le 9ème European Swahili Workshop, organisé à Paris les 18 et 19 avril 2016, porte sur le thème suivant : « Travailler sur/avec les archives et l’écrit en anthropologie et dans les études littéraires : Perspectives sur le monde swahili ».
Comme l’ont montré les historiens et les philologues travaillant sur les manuscrits arabes et swahili, le monde swahili est caractérisé par l’omniprésence de l’écrit en raison d’une islamisation ancienne de cet espace et de l’existence de pratiques de conservation des documents. Ceci était vrai autrefois, et l’est toujours aujourd’hui. Par conséquent, les archives et l’écrit constituent un lieu d’observation particulièrement pertinent pour engager des réflexions théoriques et épistémologiques sur les manières de travailler sur et avec les documents créés, sélectionnés, conservés, mais aussi utilisés, mis en circulation et médiatisés par différents acteurs sociaux et pour diverses raisons.
Les « archives » ne sont pas considérées uniquement de façon conventionnelle comme un ensemble de documents évalués, sélectionnés et conservés par des archivistes professionnels, comme l’édifice d’une institution publique et comme un organe de l’Etat. A la suite de travaux universitaires récents et innovants, cette notion est de plus en plus utilisée pour subsumer des types de document variés, permettant d’embrasser les archives non-étatiques, les archives familiales ou communautaires, la tradition orale, la mémoire collective, etc. Ces travaux appellent aussi à mener des recherches qui portent sur l’identité et le statut des acteurs créateurs de textes et d’archives (qu’il s’agisse de professionnels ou de citoyens ordinaires), sur les processus de fabrication de textes et d’archives, et sur le contexte historique spécifique dans lequel les acteurs sociaux opèrent. Enfin, ils incitent les chercheur-e-s à s’intéresser aux objectifs et aux effets des textes et des archives, tels l’appui à des revendications mémorielles, la production identitaire, l’incitation à des mobilisations collectives, ou la création d’œuvres d’art.
Ce workshop entend traduire et favoriser le rapprochement des objets d’étude et des perspectives théoriques en anthropologie et dans les études littéraires. Ce rapprochement offre l’opportunité de discuter des points communs et des différences dans la manière d’explorer et d’analyser les textes et les archives. Les participants pourront ainsi s’interroger sur les points suivants : Comment l’anthropologie des textes et l’anthropologie des archives recoupent – ou non – les études littéraires qui étudient de plus en plus les textes en contexte ? Comment l’étude de la production des textes peut-elle être arrimée à celle de leur réception et de leurs usages, comprenant non seulement les publics et le lectorat, mais aussi les processus d’oralisation et de médiation des textes par les sons, les images et les performances ? Les frontières disciplinaires sont-elles encore pertinentes et souhaitables ?
Nous invitons les participants à réfléchir à ce thème en association avec les enjeux contemporains qui concernent les Swahilis et le(s) monde(s) swahili(s), que ce soit en Afrique de l’Est et en Afrique Centrale, dans la Péninsule Arabique, en Europe ou ailleurs. Nous encourageons des présentations qui reflètent la diversité des sujets abordés par les chercheurs, du moment qu’elles revisitent le thème général du workshop d’une manière nouvelle et originale.
Les propositions de communication doivent être envoyées :
avant le 31 janvier 2016
à esw18192016@gmail.com
Responsables :
– Marie-Aude Fouéré (EHESS/IMAF)
– Maëline Le Lay (CNRS/LAM)
– Nathalie Carré (INALCO)