Soutenance de thèse de Robin Seignobos
Directeur de thèse : Bertrand Hirsch
Le 10 décembre 2016, à 13h45, amphithéâtre (niveau -1) de l’IMAF/Malher, 9 rue Malher (m° St-Paul), 75004 Paris
Jury :
– Marie-Laure Derat, directrice de recherche au CNRS (Orient Méditerranée)
– Jean-Charles Ducène, directeur d’études à l’EPHE, professeur à l’ULB, rapporteur
– David N. Edwards, lecturer, université de Leicester
– François-Xavier Fauvelle, directeur de recherche au CNRS (TRACES, Toulouse), rapporteur
– Bertrand Hirsch, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur
– Julien Loiseau, maître de conférences (HDR) à l’université Paul-Valéry Montpellier-3, directeur du CRFJ
Résumé :
L’étude prend pour point de départ la conquête arabo-musulmane de l’Égypte (641) qui a mis pour la première fois en contact le monde arabo-musulman avec la Nubie alors dominée par le royaume chrétien de Makouria. Notre enquête se prolonge jusqu’à l’effondrement de ce dernier qui disparaît, dans des circonstances encore nébuleuses, vers la fin du XVe siècle. Durant cette longue période se sont nouées des relations inédites entre l’une des principales puissance du monde musulman et un royaume chrétien installé aux portes du dār al-islām mais qui ne fut pourtant jamais conquis. Les deux parties de ce mémoire de thèse s’articulent autour de la prise de la citadelle de Qaṣr Ibrīm par Šams al-Dawla Tūrānšāh en 1173 qui marque la fin de l’âge d’or des relations égypto-nubiennes et ouvre une période d’ingérence accrue de l’État égyptien dans les affaires de Nubie. Ce travail se fonde principalement sur l’analyse critique du corpus des sources historiographiques arabes (annales, chroniques, biographie…) que nous avons confronté, le cas échéant, aux sources épigraphiques et documentaires nubiennes. Notre approche se veut aussi attentive au contenu des récits qu’aux conditions de leur élaboration et de leur transmission qui déterminent pour une large part leur compréhension.
Mots-clefs :
Islam, Nubie, Soudan, historiographie, relations diplomatiques, guerre
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Abstract :
– Egypt and Nubia in medieval times. Construction and transmission of historiographic knowledge (641-ca. 1500)
Our study begins with the Arab Muslims’ conquest of Egypt in 641, as it was the first ever contact established between the Arab-Muslim world and Nubia, which was – at the time – under the yoke of the Christian kingdom of Makuria. Our enquiry then follows through to the very fall of the aforementioned kingdom, around the end of the fifteenth century, under circumstances that remain hazy to this very day. Throughout this lengthy period of time, groundbreaking ties were forged between one of the foremost powers in the Muslim world and a Christian kingdom that, although located right at the doorstep the dār al-islām, was never conquered. The two distinct parts that make up this doctoral dissertation are structured around the 1173 takeover of the Qaṣr Ibrīm citadel by Šams al-Dawla Tūrānšāh, which signaled the end of the golden age of peaceful relations between Egypt and Nubia as well as ushered in a phase of increased Egyptian interference into the running of the Nubian State. This work hinges on a critical analysis of the corpus of Arab historiographical sources (annals, chronicles, biographies…) that we have compared, whenever possible, to Nubian epigraphic and documentary sources. Our approach aims at paying just as much attention to the contents of the various accounts we have gathered as to the conditions in which they were recorded and transmitted, as the latter plays a major part in how they should be considered and understood.