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Nouvelles perspectives sur l’histoire du Maghreb (XVIIIe-XXIe siècle)

Séminaire organisé par Annabelle Charbonnier, docteure EHESS, affiliée à l’IMAF, Fanny Gillet, doctorante à l’Université de Genève et Kahina Mazari, doctorante à l’EHESS (IMAF).

Année universitaire : 2017 / 2018
Périodicité : 3e jeudi du mois de 14h à 16h
Localisation : IMAF / Site Raspail, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail 75006 Paris
Calendrier : Du 16 novembre 2017 au 17 mai 2018

Présentation :
Ce séminaire se veut un lieu de présentation et d’échange à partir des recherches actuellement menées sur le Maghreb contemporain. Dans une perspective pluridisciplinaire, nous poursuivrons les réflexions développées les années précédentes en analysant des études historiques qui repensent les périodisations classiques de l’époque moderne et des indépendances politiques. Nous nous attacherons aux modes de formulations identitaires, à leurs relations à l’histoire et aux enjeux politiques, en les articulant à l’évolution des pratiques scientifiques et socio-culturelles dans le Maghreb indépendant. En nous appuyant sur une méthodologie croisant la production historiographique savante et l’expérience de terrain, nous ouvrirons notre réflexion à des espaces sociologiquement disparates et souvent considérés comme peu conventionnels : associations de promotion culturelle et du patrimoine, sociétés savantes, structures et dispositifs plus implicites d’éducation populaire, collectifs artistiques informels, initiatives culturelles privées. Nous analyserons en particulier comment ces instances de production et de diffusion de savoirs sont complémentaires ou concurrentes des institutions scientifiques et patrimoniales officielles.

CONTACT :
seminaire.maghreb(at)gmail.com

PROGRAMME

2017

 21 décembre 2017 :
Sofiane Rahmouni, Paris 1- Panthéon Sorbonne / IMAF
Le "café kabyle à Paris" : le cas du quartier de la Goutte d’Or (1906-1962) : la clef d’une reconstruction de soi par un lieu éminemment politique

Les formes sociales du « café émigré », ont permis aux Algériens de répondre aux impératifs de la survie, pendant l’occupation et la guerre coloniale en métropole entre 1906 et 1962. Il s’agit de montrer comment la société kabyle atteinte dans son intégrité par l’accaparement des terres, le surpeuplement et la pauvreté en Algérie essaie de se reconstruire en métropole autour du café, qui devient une nouvelle émanation de la Tajmâat. Ce lieu éminemment politique, devenant tout naturellement objet de lutte entre les messalistes et le FLN au moment de la guerre d’indépendance.

2018

 18 janvier 2018 :
Antoine Perrier, doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po / Centre Jacques Berque / IRMC

Le Protectorat français a réorganisé les États tunisien et marocain autour de deux ensembles : une administration technocratique coloniale et une administration monarchique dite traditionnelle. Les sujets du Bey et du Sultan servent dans ces deux domaines, mais minoritaires dans le premier et majoritaires dans le second. Ils forment un groupe social hétérogène, des traditionnels fqih de mosquée aux cadres formés dans les écoles françaises. Pourtant, ils affrontent tous une même question sociale qui les unissent contre la puissance coloniale : l’insuffisance de leur traitement. Celle-ci s’explique par des modes de rémunération monarchiques inefficaces et par des politiques de discrimination coloniales. L’organisation d’une revendication et d’une lutte sociale au sein de l’administration est un des principaux leviers de la transformation des États marocains et tunisiens. Elle explique une bureaucratisation et une redéfinition des notions d’autorité et de service dans le contexte de la monarchie musulmane.

 15 février :
Alain Messaoudi, CRHIA, Université de Nantes / Invisu, CNRS/INHA
Au croisement des cultures savantes et des cultures populaires : l’art des autodidactes dans le Maghreb des années 1945-1960

Les « autodidactes », issus de milieux modestes ou n’étant pas passés par l’enseignement d’une école d’art, sont relativement nombreux parmi les artistes d’origine maghrébine qui ont obtenu une reconnaissance internationale au XXe siècle. Sous diverses étiquettes (art naïf, art brut, art moderne), leurs œuvres ont généralement été appréciées comme les expressions authentiques d’une culture locale et d’une expérience individuelle. A travers l’analyse de quelques cas, on tentera de comprendre la signification de ces classifications et, plus généralement, le sens politique qu’on a pu associer à la promotion de ces œuvres.

 15 mars : Exceptionnellement dans la salle de réunion du CRAL, 96 bd Raspail, 1er étage.