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Jeux d’archives : itinéraires, regards et récits

Journées d’études, 3 et 4 avril 2018
EHESS-Marseille, Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
Salle 205, 2e étage

3 Avril 2018

 10h : Ouverture (Silvia Bruzzi, Henri Médard et Violaine Tisseau)

 10h15-11h30 : Estelle Sohier, Université de Genève
Archives photographiques de l’Egypte postcoloniale (1929-1932).
Dissonance des regards, variété des usages

En 1929, le gouvernement égyptien commandite à un photographe suisse un livre illustré monumental qui paraitra en 1932 en Europe sous le titre L’Égypte. Cette présentation sera consacrée aux archives de cette mission conservées aujourd’hui à Genève et comprenant environ quatre mille tirages photographiques en noir et blanc, une centaine d’autochromes, et près d’un millier de diapositives représentant les différentes régions du pays. Nous nous demanderons quelles informations extraire sur la société égyptienne des années 1920 à partir de ces documents, résultats d’un travail collectif, en questionnant aussi la mémoire dont ils sont porteurs et l’ambigüité des regards qu’ils portent sur l’histoire, la société et la géographie de l’Égypte.

 11h30-12h45 : Simon Imbert-Vier, IMAf-Aix
Choisir ou reconnaître ses nationaux ? La fabrique des Djiboutiens

Avec le contrôle de son territoire, l’identification de ses nationaux est une priorité pour un État moderne. Dans une situation coloniale tardive, Djibouti jusqu’en 1977, la population croît rapidement avec l’arrivée d’immigrés de proximité, sans rupture avec les « citoyens ». L’administration manipule alors le droit pour choisir les nationaux parmi les habitants, avec des pratiques clientélistes. Forgeant des outils conservés après l’indépendance, elle invente des Djiboutiens et des étrangers.

Pause déjeuner : 12h45-14h

 14h-15h15 : Hélène Dumas, CNRS-IHTP
Voir le génocide à hauteur d’enfant :
Réflexion autour d’un corpus de récits d’enfants survivants (Rwanda, 1994-2006)

En avril 2006, à l’initiative d’une association de rescapés du génocide des Tutsi, une centaine d’enfants furent encouragés à écrire leur histoire. Rédigés sur de petits cahiers d’écoliers, d’une écriture tantôt appliquée, tantôt heurtée, les récits décrivent les persécutions, les massacres, les courses effrénées dans les champs et les marais mais aussi le dénuement matériel et affectif de la vie des orphelins dans l’après-coup.
À partir d’une première entrée dans ce corpus, il s’agira d’interroger la spécificité non seulement des expériences enfantines pendant le génocide, mais également de prêter attention aux manières d’en rendre compte. Sans doute la nature très particulière du corpus provoque-t-elle des effets retour puissants sur le chercheur, confronté à des récits d’une violence inouïe, au sens propre du terme. C’est autour cette confrontation que la réflexion proposée s’articulera.

 15h30 : Table ronde et conclusion

4 avril 2018

Présentation de travaux des étudiants

 10h : Ouverture (Silvia Bruzzi, Henri Médard et Violaine Tisseau)

 10h15-11h30 : Louise Plun (M2, Paris 1)
La présence consulaire française au Yémen : le poste de Hodeïda, 1850-1915. Aux origines d’une diplomatie française en mer Rouge ?

L’objectif du M1 consistait à présenter un historique des deux postes consulaires français au Yémen que sont Aden et Hodeïda. Il s’agissait d’étudier leurs évolutions et fonctionnements à part entière, ainsi que de dresser le tableau du personnel de ces postes, du profil des (vice-)consuls, à leurs responsabilités et leurs entourages (drogman, cavas, etc).
Le présent sujet est recentré sur le poste consulaire de Hodeïda, ville sous domination ottomane ainsi que véritable périphérie commerciale et politique, à la fois au Yémen et en mer Rouge. L’objectif est également de replacer l’institution consulaire française d’Hodeida dans un contexte plus large, celui de la mer Rouge et du jeu politico-diplomatique franco-européen qui s’y joue entre 1850 et 1915.
Cette étude s’appuie en grande majorité sur des archives diplomatiques françaises, dépouillées au CADN et à la Courneuve. Il s’agit principalement du fonds Hodeïda, rapatrié de l’agence consulaire puis du vice-consulat de France (1880-1914). Il est constitué de plus de 10 000 télégrammes, minutes, lettres, etc.

 11h30-12h45 : Samir Mazouzi (M2, AMU)
La mission "scientifique" Versepuy traverse l’Afrique : 1895-1896

Pause déjeuner : 12h45-14h

 14h-15h15 : Marie Émilie d’Omezon (M2, AMU)
Les missionnaires et la mort. Pères Blancs, Sœurs Blanches et sommeilleux en Uganda (1901-1909)

Ce mémoire a pour but de montrer comment ces missionnaires se sont occupés des sommeilleux, les personnes atteintes de la maladie du sommeil, dans un pays et à une époque où les conditions de vie étaient difficiles et l’accès aux soins rudimentaire. Leur objectif était d’évangéliser le plus grand nombre possible d’Africains et lorsque ces derniers étaient malades, à défaut de pouvoir sauver leurs maux physiques, ils croyaient en la guérison de leur âme en les convertissant à la religion catholique.
J’ai choisi de me concentrer sur un ordre religieux en particulier, les Pères Blancs (et sa branche féminine les Sœurs Blanches) au royaume du Buganda où ces missionnaires avaient établi de nombreux postes de mission. Mon travail se divise en deux parties ; la première suit l’itinéraire d’un Père Blanc qui part en tournée visiter les malades du sommeil dans les villages. Ce récit riche et dynamique nous livre de précieuses informations sur la maladie du sommeil, ses symptômes, ses conséquences à travers le regard d’un missionnaire. Nous en apprenons beaucoup aussi sur les conditions de vie des Africains, les relations tissées avec les Européens, la manière dont ils les considèrent etc.
Dans une seconde partie, mon analyse porte sur l’hôpital de Kisubi réservé aux malades du sommeil, tenu par les Sœurs Blanches et grâce à des écrits et des photographies, je tâcherai de montrer comment elles ont pu apporter elles aussi un soutien à ces malades.

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