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Indexicalités langagières et sociales

Séance du 15 novembre 2018, 10h30 à 13h
Villejuif, salle de conférence du CNRS-LLACAN

 Edwige Traoré (INSS/CNRST, Ouagadougou)
Chants de hochet des femmes senufo du Tagbara (Burkina Faso). Quand identifier un personnage hors contexte crée de la confusion ou de l’incompréhension

Résumé :
Les chants de hochet appelé sɩ̀càɣɛ́ en Tagba sur lesquels porte notre communication sont exécutés par des femmes senufo du Tagbara précisément celles de Mahon, village situé à l’ouest du Burkina Faso dans la province du Kénédougou. Le sɩ̀cànɛ́ correspond à la fois à un instrument de musique et à un genre musical joué par des femmes qui sont désignées après une séance de divination et qui suivent une phase initiatique spécifique à cette activité. Le répertoire de chants met en scène des personnages par l’utilisation de déictiques, de pronoms anaphoriques, d’images métaphoriques. L’utilisation de ces éléments pour identifier un personnage mis en scène crée des confusions ou des mauvaises interprétations si celui qui écoute n’a pas connaissance du contexte socioculturel et de la situation de communication dans lesquels les chants sont émis ainsi que les rapports sociaux que les membres de la société entretiennent entre eux.

À travers cette communication, nous interrogeons l’indexicalité en tant que révélatrice de ces rapports sociaux. Il s’agira de montrer dans un premier temps, comment certains termes indexicaux comme les pronoms déictiques, les surnoms par exemple, peuvent être mal interprétés si l’auditoire ne fait pas appel au contexte de leur énonciation. Il s’agira de révéler ensuite, les rapports existant entre ces indices et les personnes concernées afin de voir ce qui, dans les usages langagiers des chanteuses, peut être source de confusion, d’incompréhension ou de mauvaise interprétation de la part d’un ou plusieurs auditeurs.

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