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Bio-maitriser les identités ?

Présentation du dernier numéro de Politique africaine, n° 152, 2018/4, coordonné par Séverine Awenengo Dalberto, Richard Banégas, Armando Cutolo

QUAND :
13 mai 2019
18h30 à 20h30

OÙ :
La Colonie (barrée)
128 rue La Fayette
75010 Paris

Interviendront les coordinateurs et la coordinatrice du dossier (Séverine Awenengo Dalberto de l’IMAf, Richard Banégas du CERI et Dini Cutolo de l’Université de Sienne), un contributeur et une contributrice (Marielle Debos et Alimou Diallo de l’ISP), un philosophe sociologue (Ange Bergson Lendja Ngnemzué qui travaille notamment sur les questions des sans-papiers et de l’hospitalité) et un journaliste d’investigation (Jean-Marc Manach, qui travaille notamment sur les techniques de surveillance).

Ce numéro de Politique africaine interroge l’expansion rapide des nouvelles technologies d’identification des personnes qui s’observe en Afrique depuis les années 2000. Alors que près de la moitié de la population du continent ne serait pas dotée d’une identité légale, la biométrie apparaît comme la solution miracle pour lutter contre la fraude électorale, certifier les comptes bancaires, compenser les faiblesses de l’état civil et, surtout, contrôler les flux de population. Si le souci sécuritaire est central dans cette dynamique globale, la biométrisation des identités se pare aussi des atours démocratiques de l’accès aux droits, de la « bonne gouvernance » et du développement. Par-delà l’opposition classique entre surveillance et reconnaissance, ce dossier de la revue Politique africaine examine les effets actuels du tournant biométrique sur le fonctionnement des États et l’exercice de la citoyenneté au sud du Sahara. Les enquêtes menées en Afrique du Sud, au Burkina Faso, en Mauritanie, au Tchad, en Guinée et au Maroc soulignent l’encastrement social et politique de cette révolution technologique et la résilience de l’État documentaire. Elles montrent que la biométrie, loin de sécuriser les identités, peut contribuer au renforcement de l’exclusion et à la polarisation des débats sur l’appartenance citoyenne et nationale.

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