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Histoire sociale de l’Afrique : héritages et marges de la parenté

Séminaire organisé par Silvia Bruzzi, postdoctorante affiliée (IMAF), Anne Hugon, Maître de conférences à l’Université de Paris 1, (IMAF), Henri Medard, professeur à l’Université Aix-Marseille (IMAF), Violaine Tisseau, chargée de recherche au CNRS (IMAF) et Elena Vezzadini, chargée de recherche au CNRS (IMAF ).

Année universitaire : 2019 / 2020
Périodicité : sans
Localisation : EHESS-Marseille, Centre de la Vieille-Charité, 2 rue de la Charité 13002 Marseille
Calendrier : Deux journées d’études, fin novembre 2019 et fin avril 2020 (dates à confirmer ultérieurement).


Présentation :

Ce séminaire vise à devenir un point de rencontre pour les étudiants et les chercheurs qui travaillent sur l’histoire sociale d’une Afrique s’étendant du Caire au Cap, une Afrique qui se noue au-delà des frontières nationales, à travers les circulations et les échanges multiformes des individus et des groupes dans un espace connecté avec la Méditerranéenne et l’Asie à travers la Mer Rouge et l’Océan Indien et au-delà avec les mondes atlantiques européens et américains.

L’Afrique des XIXe-XXe siècles est un espace impérial extrêmement dense (entre empires ottoman, omanais, britannique, français, allemand, italien, et portugais), dont l’histoire est marquée par des tensions de nature économique et géopolitique mais aussi raciale et religieuse... Sans négliger le poids des questions politiques nationales et internationales et des systèmes impériaux, l’approche de ce séminaire reste avant tout sociale. Un large espace sera dédié aux questionnements méthodologiques dans l’écriture d’une histoire sociale s’appuyant sur des sources hétéroclites. Le point de départ, désormais consolidé, est que la construction des archives et la production de sources, ainsi que leur utilisation pour l’écriture de l’histoire, sont des actes chargés, intimement liés à un système de savoirs et de pouvoirs. Aussi, la cristallisation d’un récit "crédible" a souvent moins à voir avec ce qui s’est passé qu’avec l’« histoire de l’histoire », ou encore avec l’histoire de la mémoire. Par conséquent, ce séminaire propose de remettre en question les narrations par le haut en utilisant l’archive « contre elle-même », pour reprendre l’injonction d’Ann Laura Stoler. Le recours aux sources externes aux archives d’État (archives privées, collections de récits oraux ou encore circulation de certains répertoires musicaux ou de certains objets) participe pleinement à cette démarche.

Pour autant, il ne s’agit pas simplement de trouver des sources « alternatives » qui seraient plus « justes » ou plus « crédibles » et qui invalideraient certains récits dominants. Notre propos, au contraire, est de procéder par juxtaposition, c’est-à-dire confronter le récit qui s’esquisse à partir de différent types de sources – quand celles-ci sont disponibles – et interroger les contradictions générées par cette comparaison. En effet, on comprend le fait d’intégrer des sources « alternatives » comme des générateurs de complexité. Ces contradictions sont elles-mêmes des ‘traces’ de conflits ou des silences qui nous permettent de nous rendre pleinement compte de la complexité et des réverbérations de l’histoire.

Nous aurons soin d’équilibrer les approches sans oublier l’autonomie des acteurs locaux et l’importance des logiques régionales tout en insistant sur le jeu d’échelles. Nous aborderons donc une Afrique des XIXe-XXe siècles face aux impérialismes certes mais qui ne se réduit pas à eux, une Afrique, des mémoires et des corps par exemple, enracinée dans un temps long.

CONTACT : elenavezz(at)gmail.com, silviabruzzi(at)yahoo.it, hv.medard(at)wanadoo.fr, violaine.tisseau(at)gmail.com, anne.hugon(at)wanadoo.fr

PROGRAMME

  • 26 et 27 novembre 2019

Journées d’études

Mardi 26 novembre
10h-10h30 café d’accueil, mots d’ouverture, présentation des journées, introduction

10h30-12h
 Modèles et systèmes familiaux, résonnance et dissonance de l’histoire des familles: une anthropologie historique-démographie historique est-elle possible ? (Burundi, Kenya)
Christian Thibon (UPPA)

14h-17h
 La transmission des bénédictions familialesdans l’accomplissement personnel : transformations au fil des générations (Kampala, Ouganda)
Muriel Champy (Aix-Marseille Université)
 (Re)contruire la famille en exil. Une ethographie des foyers et des familles de réfugiés congolais à Kampala (titre provisoire)
Aude Franklin (EHEES)

17h-17h30 Conclusion

Mercredi 27 novembre
10h-13h
 Les trajectoires de l’émancipation dans l’aire kongo: le rôle de la compensation matrimoniale, 1861-1920
Marie Sebillotte (EHESS)
 Making the Urban Family: Social Welfare in the Central African Copperbelt, 1950-1990
Miles Larmer (Oxford)

14h-17h
 Famille et désir homosexuel au Maroc. Une approche par les masculinités et la classe sociale
Gianfranco Rebucini (EHESS)
 Beyond the Family: Genealogies of Egyptian Feminism
Lucia Sorbera (Université de Sydney)

17h-18h Conclusion