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Go de nuit Abidjan, les Belles Retrouvées

Go de nuit. Abidjan, les Belles Retrouvées

Sous le marrainage de Françoise Héritier, professeure honoraire au Collège de France

Photographies et installations vidéos d’Eliane de Latour anthropologue et directrice de recherche au CNRS / Iris

Invitation au vernissage de l’exposition
Mercredi 12 novembre 2014 à 19h
à la Maison des métallos
94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e

Des go (jeunes filles) se vendent dans des ghettos à Abidjan aux prix les moins élevés du marché : 1,50 euros la passe. À l’origine, elles sont venues des zones militarisées du nord lors de la partition de la Côte d’Ivoire en deux (2002). Elles entrent dans la prostitution à l’âge de 10-15 ans à la recherche d’une liberté hors des contraintes familiales particulièrement dures dès qu’une fille devient pubère. Analphabètes, en majorité musulmanes, elles souffrent avant tout de l’opprobre social à laquelle elles répondent par la violence, la provocation, les lames de rasoir. En transgressant les valeurs collectives, elles font peur, devenant par là même des parias loin de tout, même des territoires de la prostitution professionnelle. L’image photographique a été la pierre angulaire qui a permis à Éliane de Latour de créer des liens avec elles. Alors qu’elles se pensaient la lie de l’humanité, les go se sont trouvées belles et réhabilitées dans les premiers portraits que l’anthropologue, réalisatrice et photographe a réalisés de 2009 à 2011 et que nous avions exposés en novembre 2011 sous le titre : Go de nuit. Abidjan, les Belles oubliées. Grâce à cette exposition, Éliane de Latour a récolté une aide financière qu’elle avait promise de leur apporter sous forme de projets. Trois ans et une guerre civile plus tard, Éliane de Latour retourne à Abidjan pour leur offrir abri et réinsertion sociale, ce qui l’a rapprochée encore plus de celles qu’elle a réussi à retrouver, très étonnées qu’elle eût tenu parole. « De cette nouvelle place qu’elles me donnaient, j’ai saisi leur force intérieure et leur grâce emplie d’un furieux désir de liberté », explique Éliane de Latour. « Je les regarde là où on ne les attend pas, au plus profond du partage de nos subjectivités. Une photographie qui nous rattache par le beau plutôt qu’une photographie de la souffrance en spectacle. »
Exposition du 13 novembre au 7 décembre 2014 à la Maison des Métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud à Paris

Rencontres débats à l’occasion de l’exposition  :

Mardi 25 novembre 2014 à 19h
 Femmes victimes de violences dans la sphère publique
Avec Eliane de Latour, anthropologue au CNRS, Véronique Nahoum-Grappe anthropologue à l’EHESS et Catherine Deschamps, co-auteure avec Christophe Broqua de L’échange économico-sexuel, à paraître aux Ed. de l’EHESS.

Débat modéré par Françoise Héritier (sous réserve), anthropologue professeure honoraire au Collège de France

Conférence du cycle les Agendas du politique organisée par le LabEx TEPSIS et les Editions de l’EHESS

Mercredi 26 novembre 2014 à 19h
 Femmes auteures de violences
Avec Coline Cardi, sociologue à l’Université Paris 8 et Fanny Bugnon, co-auteure du livre Penser la violence des femmes, Ed. de La Découverte.

Débat modéré par Eliane de Latour.

Renseignements : http://www.maisondesmetallos.org
Site et page institutionnelle d’Eliane de Latour

Go de nuit. Abidjan, les Belles Retrouvées