Séance du 29 janvier 2020, de 15H à 17h
Campus Condorcet, Cours des Humanités, bâtiment Recherche Nord, salle 0.010, 93300 Aubervilliers
– Abdel Wedoud Ould Cheikh (Université de Lorraine)
Soufisme et proto-salafisme dans l’espace mauritanien (XIe-XXe s.). Autour de quelques controverses et personnalités ouest-sahariennes
L’islam, on le sait, s’est progressivement emparé de la région saharo-sahélienne, dans sa version malikite-aš‛arite-confrérique. La relative homogénéité de cette obédience doctrinale ne s’est pas réalisée cependant sans quelques frictions et controverses qui ont contribué à la constitution du ’champ maraboutique’ sahélo-saharien. On y relève notamment les racines d’une opposition ancienne entre un proto-salafisme inspiré – tout au moins au départ – de la dimension ’rationalisante’ de l’aš‛arisme, et des courants mystiques d’orientation plus ou moins millénariste. Cette opposition se dessine dès l’époque du conflit de Šurbubba (XVIIe siècle) et se poursuivra aux XIXe et XXe siècles, alimentée en bonne partie par des éléments de la diaspora de la tribu Tajakant installée au Moyen Orient à partir des années 1920, diaspora qui comptera notamment l’une des plus grandes figures du ’Vatican wahhabite’ : Muḥammad al-Muẖtār al-Šinqīṭī, plus connu chez les Mauritaniens sous le nom de Ābba wuld Ḫṭūr (m. 1972).
La communication s’attachera au rappel de quelques-unes des controverses qui ont opposé soufis et (proto)salafistes autour notamment de quelques figures marquantes de la tribu des Tajakant (al-Muẖtār wuld Būna, la famille Mayāba, Ābba wuld Ḫṭūr…).