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Atelier des Doctorants de l’lMAF (Site Raspail)

Séance du 21 novembre 2014, 15h à 17h
Site Raspail / IMAF, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail

 Armelle Cressent, doctorante en histoire à l’IMAF / EHESS
Comment constituer un corpus de sources pour penser la violence coloniale en histoire ?

Résumé :
Je vous propose de présenter la façon dont j’ai constitué mon corpus de sources, ce qui est évidemment central en histoire. Je travaille sur la façon dont la violence coloniale est devenue sujet d’histoire chez les historiens de l’Afrique de la première génération postcoloniale. Je m’interroge donc sur la façon dont elle a été ’problématisée’ après 1960, sur les conditions épistémologiques de son entrée en histoire en tant que discipline, mais aussi sur des aspects de généalogie, de seuil ou de limite pour penser la violence. Différentes questions se sont donc posées pour constituer le corpus de sources, relatives à :
L’objet violence coloniale : qu’est-ce qui entre dans l’objet : esclavage, travail forcé, conquête, torture etc. mais s’il y a des ’silences’ ou des ’non-dits ’comment en tenir compte et les laisser surgir ? Comment donc construire un corpus de sources en acceptant ou en laissant la place à de possibles circulations d’énoncés entre des unités moins ’classiques’ pour les historiens ;
Des unités : plus classiques comme celle d’auteur ou d’historien qui peut tenir différents types de discours en fonction de ses lieux d’énonciation et donc que retenir pour la thèse et pour quelle représentativité ? ; mais aussi comme celle de livre ou d’ouvrage qui n’est pas uniquement l’objet d’un seul auteur ; ou encore comme celle de public ou de lecteur. Je me suis notamment interrogée sur la notion de ’large public’ puisque j’aborde la question de la reproduction et diffusion des savoirs sur la violence coloniale ;
Des aspects institutionnels : en faisant dialoguer des savoirs institués et des savoirs moins institués voire censurés. Le corpus est très ’hétérogène’ puisque des manuels universitaires côtoient des romans, des essais ou des films.

 Fernande Nguemo, doctorante en Anthropologie sociale à l’IMM / EHESS
La construction d’une identité liée à la vulnérabilité. Jeux et enjeux de l’aide internationale aux populations africaines : le cas du Cameroun
Discutante : Roberta Rubino docteure en anthropologie sociale, EHESS

Résumé :
Par cette recherche, nous cherchons à savoir dans quelle mesure l’aide internationale peut être vectrice d’un processus de construction d’identité liée à la vulnérabilité auprès des populations africaines qui en sont les « bénéficiaires ». Notre hypothèse de départ est que les populations du Sud, objet de l’aide internationale humanitaire, s’identifieraient comme personnes « vulnérables », et que cette propension serait liée à l’approche avec laquelle elles sont traitées par la communication et les actions des ONG et des autres acteurs de l’aide. Les populations sont en effet influencées par ces relations d’aide et s’identifient comme des êtres dominés et vulnérables, incapables de se prendre en main, et nous postulons que ce phénomène entretient un rapport étroit avec les images et les discours propres à la communication de leurs bienfaiteurs. A la suite de cette hypothèse, nous formulons que d’autres jeux de rôles interviennent entre bénéficiaires et humanitaires, venant souvent d’un imaginaire collectif lié à la colonisation et empreint de plusieurs représentations sociales.
Dans ce système de l’aide humanitaire et l’aide au développement, nous verrons quelles sont les différentes relations que nourrissent les acteurs de l’aide avec la population des pays aidés. Et dans cette relation à autrui, nous verrons quels sont les différents rapports qui s’établissent et les divers processus de construction d’identités qui en résultent. L’anthropologie sociale, l’anthropologie du changement social, l’anthropologie du développement, la psycho-sociologie, mais aussi l’anthropologie de la communication sont nos domaines de recherche. La communication pour le développement, la communication interculturelle et la communication de masse seront aussi abordés comme procédés de transmission de représentations sociales, d’interaction sociale et de construction de soi.

Mots clés : identités, représentations sociales, participation, anthropologie du changement social, société du don.

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