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Universalisations et patrimonialisations du soufisme

Séance du 19 février 2021, de 17h à 20h
Visioconférence
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ID : 826 3391 1311
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 Katia Boissevain (IDEMEC-CNRS),
« Soufisme et politique en Tunisie : quel universalisme ? »

Comment définir le soufisme aujourd’hui ? comment aborder la question de ses limites, de ses formes ? Où commence-t-il, où prend-il fin ? Et quand bien même on en dessinerait les contours de manière satisfaisante, quelle place occupe-t-il dans une société donnée et quels éléments choisir de suivre pour en retracer les circulations ?

Je propose de considérer le Mouled-el-Nabi comme un point d’entrée dans ces questionnements. Célébration de la naissance du Prophète Mohamed qui mobilise nombre d’institutions et beaucoup de fidèles et individus plus ou moins pratiquants, j’observe, depuis 2011 en Tunisie, une multiplication de séances de « mouloudiya » (récitations à l’occasion du mouled) dans différentes mosquées ou oratoires du pays. Je me fonderai sur cet exemple tunisien pour montrer que « le soufisme » ne se laisse pas circonscrire aisément, et qu’il ne peut être détaché de ses enjeux politiques et patrimoniaux. Je montrerai que le discours sur l’universalisme du soufisme est aussi en tension avec la construction d’un « islam tunisien » et la participation à un « islam maghrébin » dont la réalité est historiquement construite.

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 Manoêl Pénicaud (IDEMEC-CNRS),
« L’universalisme en question chez Louis Massignon »

Cet exposé propose de questionner la pensée et l’œuvre de Louis Massignon (1883-1962), presque 60 ans après sa disparition. Souvent considéré comme l’un des pères de l’islamologie française et professeur au Collège de France de 1926 à 1954, ses travaux sur le mystique Mansûr al-Hallâj ont contribué à faire entrer l’étude du soufisme dans le champ académique. Outre sa dimension universitaire, il a aussi été un mystique catholique « amoureux de l’islam », devenant l’un des précurseurs de l’abrahamisme et du dialogue islamo-chrétien. Cette double vocation sera au centre de cette communication qui interrogera l’universalisme de Massignon – homme de science et homme de foi –, ainsi que son rapport à l’altérité religieuse en général et au soufisme en particulier, en cherchant à mettre à jour certaines limites ou contradictions. Enfin, l’approche par le portrait s’appuie sur un récent essai biographique Louis Massignon. Le « catholique musulman » (Bayard, 2020).

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