Accueil > Actualités > Séminaires

Anthropologie et historicité : le Sahel à l’envers

Séance du 11 mars 2021, de 16 à 19h
Visioconférence

Lien : https://zoom.univ-paris1.fr/j/98606844200?pwd=SUdmcm5RZVBDc1JaVGxSUk12WHJIQT09

 Judith Scheele (EHESS),
Le Sahel militarisé : une figure originale d’insertion dans le monde

Au regard du poids accru du paradigme sécuritaire dans l’engagement international avec le Sahel, il semble possible de parler d’une « militarisation » de la région. Or, cette militarisation n’est pas nouvelle, ni irréversible ou unidirectionnelle, ni le seul fait d’interventions externes. Cet article vise à passer en revue quelques moments et lieux forts de la militarisation du Sahel, afin d’en cerner des effets structurels et structurants, et de mieux saisir les dynamiques actuels.

&

 Camille Evrard (Framespa – Toulouse Jean Jaurès),
Documenter la guerre du Sahara du point de vue mauritanien (1975-1978) : dispositifs d’entretiens et quête d’archives

La guerre du Sahara, dans laquelle le gouvernement mauritanien lance en 1975 ses forces armées peu aguerries et qui, après de nombreuses pertes, pousse un groupe d’officiers à déposer le président au pouvoir depuis 18 ans, est un exemple de conflit dont la proximité dans le temps et les implications politiques non résolues multiplient la difficulté d’accès aux sources.
Le processus confus de décolonisation espagnole au Sahara, ainsi que les revendications agressives de souveraineté du Maghzen marocain et les atermoiements de la Mauritanie, dessinent les contours complexes des conditions de l’affrontement ; l’incorporation en masse de jeunes soldats et la logistique défaillante entraînent une situation chaotique.
Cette présentation revient sur les éléments qui expliquent la crispation autour de l’histoire de ce conflit en Mauritanie. Celle-ci se caractérise par une opposition, toujours à vif, entre les contempteurs de la légitimité de la guerre d’une part, et ceux qui défendent la mémoire combattante des nombreuses victimes, de l’autre. Le doute jamais dissipé sur l’existence et la disponibilité des archives de l’état-major de l’époque montre que la question pose toujours problème. Il s’agit de discuter la fabrique de l’histoire de la guerre en analysant des entretiens collectifs effectués avec des vétérans de statut subalterne et en les comparant aux récits issus de mémoires d’officiers ou de travaux journalistiques.

En savoir plus sur le séminaire