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Histoire du droit comparé décolonial : le droit des peuples autochtones avant le colonialisme

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THEME :
Le deuxième atelier sur le droit comparé décolonial portera sur la comparaison du droit des peuples autochtones, à la fois dans les régions coloniales du Nord et dans la zone souvent désignée sous le terme de « Sud global ». La décolonialité, telle que nous la concevons, promeut une compréhension pluriverselle du « droit », ce qui signifie que chaque société définit et pratique le droit de manière distincte, de sorte que le droit d’aucune société n’est ni universel ni intrinsèquement supérieur. À l’ère moderne, l’idéologie de la colonialité a promu des expressions étroites du droit, en particulier (mais pas exclusivement) le « droit positif ». En outre, les colonisateurs ont distingué le droit positif des notions coloniales de « droit religieux », « droit coutumier » et « droit natif », ce qui a eu des répercussions importantes sur la compréhension du droit et les pratiques juridiques dans les régions colonisées, ainsi que sur la compréhension que les colonisés ont d’eux-mêmes. En réaction au colonialisme, de nombreux peuples colonisés se sont tournés vers le droit autochtone pour contrer l’hégémonie du droit colonial. Dans les salles d’audience et les débats politiques contemporains, les avocats, les juristes et les activistes contestent la nature et l’applicabilité du droit des peuples autochtones. Cependant, les préoccupations et les idées actuelles façonnent toujours la recherche historique, et le droit autochtone qu’ils « déterrent » est souvent une construction contemporaine, bien que fondée sur l’histoire, l’historiographie et la mémoire. Nous envisageons d’aborder de manière critique et comparative l’histoire du droit des peuples autochtones avant le colonialisme, en évitant à la fois toute nostalgie romantique et l’imposition de méthodes historiographiques coloniales. Bien que le droit soit pluriversel et historiquement contingent, le droit colonial reste hégémonique dans l’historiographie et dans la pratique juridique. Par conséquent, les traditions juridiques des peuples autochtones avant le colonialisme sont habituellement traduites dans le langage de la colonialité. Le défi pour les spécialistes de la décolonialité est de décoloniser le concept du droit partagé par les colonisateurs et les colonisés. En conséquence, notre atelier vise à lier plusieurs objectifs : se détacher des notions coloniales du droit ; explorer l’historiographie (juridique) décoloniale ; comparer les types de droit autochtone avant le colonialisme dans les régions colonisées ; offrir des traductions décoloniales du droit des peuples autochtones avant le colonialisme.
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Date limite : 9 février 2022

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