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Atelier des Doctorants de l’lMAF (Site Raspail)

Séance du 19 décembre 2014, 15h à 17h
Site Raspail / IMAF, salle de réunion, 2e étage, 96 bd Raspail

 Zacharia Bandaogo, doctorant en sociologie, EHESS/IMAF
Humour et dérision du politique dans la crise ivoirienne : rire, chanter, danser et peindre la guerre

Résumé :
L’objet de cette communication est de montrer que la crise socio-politique ivoirienne n’est pas seulement une crise dans la culture mais une culture de crise. La culture de crise est l’absence de repères, la perte de sens favorisant le règne des contre-sens et des situations ambigües, la confusion et le dérèglement des rapports sociaux. À la faveur de la crise sociopolitique des années 1990, la scène culturelle est marquée par de nombreux groupes musicaux qui popularisent un nouveau genre musical, le Zouglou. Une synthèse d’expressions musicales et langagières. La proclamation de l’ivoirité par les politiques et les intellectuels ravive des tensions. Le pays connaît des troubles et des violences. Si la Côte d’Ivoire est le théâtre de violences symboliques et physiques, elle connaît néanmoins un foisonnement culturel. Les humoristes, les artistes musiciens, les caricaturistes, les peintres, s’inspirent des affrontements politiques, des troubles et des violences dans leurs œuvres. S’ils s’activent à
détendre les individus, ces œuvres ne sont pas moins des OPNI - Objets politiques non identifiés – qui font l’objet d’un décryptage et d’une analyse. Les hommes de culture mettent sous les projecteurs les politiques, les religieux, les intellectuels. Leur responsabilité dans le conflit est dépeinte selon le degré de leur implication. Les artistes musiciens comme Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly, Serge Kassy, GadjiCeli, portent un regard tout aussi critique sur la société que sur les acteurs politiques. Des humoristes, des caricaturistes, des peintres interviennent dans le même sens. Leur prise de position ne rencontre pas l’assentiment de tous comme il est décelable chez les artistes reggae. À travers l’humour, la chanson, la danse, la caricature, la peinture, ils font la promotion de la culture ivoirienne. Ils remontent en surface la voix officielle de ceux qui murmurent dans leurs salons, sur leur lieu de travail ou dans les transports.

Discutant : Sadia Cherif, docteur en sociologie, maître-assistant au Département d’anthropologie et de sociologie, Université Alassane Ouattara

 Jean-Pierre Nguede Ngono, doctorant en anthropologie, EHESS/IMAF
Résilience des Baka du Cameroun face aux mutations socio-environnementales

Résumé :
La communication propose une analyse approfondie de la résilience des mutations socio-environnementales au sein d’une communauté de chasseurs/cueilleurs, les Baka du Cameroun. Cette communauté qui jadis nomades, habitait la forêt où elle tirait l’essentiel de sa vie et survie. Aujourd’hui qu’elle a été déplacée de son territoire ancestral pour des raisons de création d’aires protégées, de complexes agro-industriels, d’exploitation forestière et d’exécution de grands projets miniers, cette communauté est plus que jamais en contact permanent avec des « grands noirs » ou bantous qui influencent en grande partie ses modes de vie traditionnels (chasse, cueillette et pêche) et conditionnent très souvent son devenir. Il s’agira dans cette communication d’identifier les stratégies mises en place par les Baka pour se construire une nouvelle vie.

Discutant : Benoît Hazard, chargé de recherche en anthropologie CNRS, IIAC

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