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Regards croisés sur le trouble mental en Afrique

« Regards croisés », séminaire de l’IMAF-Aix
Coordonné par Muriel Champy (Université d’Aix-Marseille) et Romain Tiquet (CNRS).
Voir le programme complet du séminaire.

Vendredi 11 mars 2022
14h-17h
salle Georges Duby, MMSH

 Gina Aït Mehdi (IMAF)
« L’ordinaire au péril de l’abandon social. Une ethnographie du quotidien d’Adama atteint de troubles mentaux chroniques à Niamey (Niger) »
En partant de l’ethnographie d’une trajectoire singulière, j’interroge les rapports entre « folie » et « abandon social » à Niamey (Niger). Au croisement entre anthropologie de la folie, anthropologie existentielle et études sur le care, j’invite à considérer de plus près l’ordinaire des troubles chroniques, entre logiques sociales de désengagement dans le soin et production de sollicitudes renouvelées.
J’ai conduit une thèse de doctorat en anthropologie sur l’ordinaire de la folie à Niamey (Niger) dans laquelle je me suis intéressée à l’expérience des troubles mentaux chroniques en perspective de l’étude de trajectoires de soins. Associée au projet ERC MaDAf (IMAF), je poursuis aujourd’hui mes recherches en contribuant à une histoire sociale de la folie chronique en Afrique de l’Ouest à partir de l’étude de trajectoires – expérientielles, familiales, et soins.

 Raphaël Gallien (CESSMA)
« Quelle histoire de la folie à partir de Madagascar ? Vers une anthropologie historique du quotidien »
À partir du seul établissement psychiatrique public qu’a connu Madagascar durant la colonisation, j’interrogerai ce que peut nous dire le « fou » de la situation coloniale. Bien loin d’une simple dislocation de la subjectivité, la folie se fait en effet l’expression d’un désir d’appartenance plus ou moins déçu et révèle sous un angle singulier les frontières et espérances du quotidien. Mon intervention sera ainsi tout autant l’occasion de réfléchir aux enjeux de méthode d’une démarche qui entend mobiliser l’affabulation délirante pour aborder le vrai d’une situation historique, que le moyen d’appréhender l’empreinte sociale et politique de « l’Être-fou » à Madagascar. Pour ce faire, je privilégierai une approche microhistorique, à partir de quelques « cas » sélectionnés dans les dossiers de patients.
Raphaël Gallien est doctorant en histoire à l’Université de Paris, au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africain, américain et asiatique (CESSMA). Ses travaux portent sur l’histoire de la santé dans l’océan Indien occidental, et en particulier sur l’histoire de la santé mentale à Madagascar. Il est associé au programme ERC MaDAf coordonné par Romain Tiquet (CNRS-IMAF).