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Archives, missions

Cycle « Le temps des esprits. Ce que la sorcellerie fait à l’histoire (et vice-versa) »

Jeudi 14 avril 2022
Salle 33, 10h à 12h
FMSH, 54 bd Raspail, 75006 Paris


Participer à la réunion Zoom

https://cnrs.zoom.us/j/95437128381?pwd=dGhsYm9ZalpOYWhHaDB3ZlM0OHk2Zz09
ID de réunion : 954 3712 8381
Code secret : 011TPp


 2e conférence de Andrea Ceriana Mayneri
, CNRS – Institut des mondes africains

Dans cette conférence, nous nous intéresserons à la pénétration missionnaire dans l’espace humain et géographique oubanguien (du nom de la rivière Oubangui, affluent du fleuve Congo, qui sépare aujourd’hui la Centrafrique du Congo RDC). À la fin du XIXe siècle, les pères spiritains ont été les premiers missionnaires catholiques à entreprendre l’évangélisation des populations locales. Leurs archives, riches et organisées selon des critères établis dans le temps par les archivistes de la congrégation, exigent une lecture attentive, réfléchie, possiblement « à contre-courant » (A. L. Stoler). Nous retraçons un moment de cette pénétration missionnaire et nous intéressant plus particulièrement aux débuts de la reconnaissance savante et ethnographique des populations centrafricaines : le « ministère extérieur » entrepris par le père Joseph Daigre parmi les Banda Togbo en 1907, peu avant que ce groupe ne cherche d’échapper aux dévastations coloniales en fuyant vers le Congo belge. C’est dans ce contexte que Daigre rédige des dictionnaires, prend des notes ethnographiques accompagnées parfois de clichés photographiques, dessine les artefacts les plus ordinaires qu’il voit autour de lui. Il pose alors les jalons de ses propres publications successives et d’autres écrits savants de la première moitié du XXe siècle. Nous verrons apparaître, dans les notes et les écrits de ce missionnaire et de ses confrères, la « sorcellerie au sens africain du terme » (ainsi qu’elle est décrite dans l’un de ces dictionnaires manuscrits). Nous nous appuierons sur un article fondateur de Françoise Raison (1978) et sur des publications plus récentes, pour interroger la fabrique coloniale de la sorcellerie à la lumière des conditions matérielles, religieuses et politiques de la « situation missionnaire ».

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