L’IMAF accueille le site parisien de ReROOT avec comme participant.es Lucie Revilla (post-doctorante), Laura Guérin (post-doctorante), Stefan Le Courant (chercheur), Aïssatou Mbodj-Pouye (coordinatrice).
Les migrant.es ouest-africain.es en France ont développé des infrastructures d’arrivée bien établies, notamment les foyers de travailleurs migrants pour les hommes. Mis en place par l’État français au vingtième siècle, ces espaces sont devenus des points de ralliement au fil des générations. Les migrant.es est-africain.es ont une histoire migratoire vers la France moins stabilisée, aux centralités moins évidentes, et leurs trajectoires combinent différentes strates (mobilités d’étudiants et intellectuels, exils politiques à différentes époques, arrivées plus récentes depuis le milieu des années 2000, parfois en transit, mais pas toujours). Le site parisien de ReROOT s’intéresse aux dynamiques autour du logement et de moyens de subsistance de ces migrants venus de deux espaces du continent africain. Un point d’entrée empirique est constitué par des enquêtes sur les foyers (et les résidences sociales qui prennent la suite des foyers), comme lieux où se croisent anciens (Maliens, Sénégalais, Mauritaniens) et nouveaux venus (Soudanais). Élargissant la focale à d’autres situations à Paris et en province, les chercheur.es de l’équipe visent à comparer en termes temporel, spatial, matériel et social les dynamiques d’arrivée, de transit, et d’installations de migrant.es est- et ouest-africain.es.

ReROOT - Arrival Infrastructures as Sites of Integration for Recent Newcomers

L’Europe s’est construite et continue de se reconstruire à la convergence d’innombrables trajectoires migratoires. A long terme, les traces des processus migratoires sont souvent effacées et sédimentées dans la société « d’accueil ». Mais ces acteurs, selon nous, produisent et co-constituent des « infrastructures d’arrivée » actives dans les communautés urbaines, suburbaines et rurales de neuf sites pilotes différents en Turquie, en Grèce, en Hongrie, en France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni.
Au-delà de l’hypothèse selon laquelle la construction et la canalisation des processus d’arrivée et d’installation passent par des circuits, des agences et des programmes formels, ReROOT met en lumière une constellation plus large d’acteurs, en particulier les générations précédentes de migrants qui mettent sur pied des magasins qui servent de lieux de circulation de l’information, de sites religieux, de mise en relation en vue de l’obtention d’emploi, des cours de langue, des salons de coiffure, des clubs de loisirs, etc. ReROOT étudie les interactions, les transferts de connaissances et de ressources entre les premiers arrivants et les derniers venus, la sédimentation de pratiques, d’organisations et de ressources (qu’elles soient privées ou publiques), ainsi que la manière dont cela se reconfigure à la suite des arrivées récentes, depuis 2015.
ReROOT a pour objectif d’analyser, de diagnostiquer et de tirer des leçons des transformations passées et récentes des processus d’arrivée et d’intégration, dans le but de favoriser des pratiques, des politiques et des imaginaires publics d’intégration durables et fondés sur des études empiriques. ReROOT a pour objectif de décortiquer, avec l’aide des migrants et d’un large éventail d’acteurs, le lien entre la mobilité liée à la migration et la transformation de la société afin de favoriser des processus d’intégration inclusifs et redistributifs. ReROOT entend contribuer au transfert de connaissances, de méthodes et d’outils d’analyse et de réflexion à la société civile. À cette fin, ReROOT développe et teste des boîtes à outils cartographiques et des prototypes de plateforme pour les décideurs politiques et la société civile - afin qu’ils puissent poursuivre le travail que ReROOT ne peut qu’initier.
Plus d’information sur : https://rerootproject.eu