En quelques mots
La bibliothèque est un fonds vivant de mémoire coloniale, alimenté essentiellement par les services de presse, dont les recensions paraissent chaque mois dans le CaRASOM, et les achats, dons et legs. Les cadeaux d’archives de membres illustres de l’Académie, à la suite de leur disparition, permettent un enrichissement permanent. La bibliothèque met en outre régulièrement à disposition, au fur et à mesure de leur intégration au catalogue, les 45 000 volumes du fonds patrimonial unique « Afrique, Outre-mer et colonies », cession faite en 2014 par la Direction de l’information légale et administrative (DILA) à l’Académie.
Elle possède des fonds riches, concernant particulièrement l’Afrique sub-saharienne, le pourtour méditerranéen, le Maghreb-Machrek mais aussi le sud-Asie, la péninsule indochinoise (notamment les quelques 150 mémoires et thèses du fonds Lamant) et l’Inde. Le fonds de l’administrateur Raymond Decary par exemple constitue un ensemble de ressources précieuses sur l’Afrique, Madagascar et l’océan Indien (le détail précis et complet de ses collections est consultable ici).
Plus rare, la bibliothèque a également un fonds remarquable de littérature coloniale. Les romans des auteurs coloniaux ont tous comme objectif d’informer sur la réalité coloniale et de décrire la vie non seulement des coloniaux mais aussi des peuples colonisés. Leur intérêt est avant tout documentaire : ces auteurs, souvent oubliés maintenant, ont joué un rôle qui dépasse la seule littérature. Écrivains professionnels comme Roland Dorgelès parcourant la Route mandarine après la Grande Guerre, et souvent journalistes, ils sont aussi militaires, médecins, ingénieurs, administrateurs… Parmi ces derniers, on retient René Maran, précurseur de la négritude salué par Léopold Sédar Senghor, qui, avec Batouala (1921), est devenu le premier Prix Goncourt d’origine antillaise : 21 de ses titres sont répertoriés au catalogue. Les femmes sont également bien représentées, de Raymonde Bonnetain cheminant « sur la route de Tombouctou » ou Denise Moran présente « au Tchad », à Jeanne Leuba, Andrée Viollis appréciée par André Malraux et, plus récent, Mag Bodard, toutes trois ayant écrit sur l’Indochine où elles ont vécu.
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