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La Horde d’Or et l’islamisation des steppes eurasiatiques, 1250-1550

Sous la direction de Marie Favereau

Les propositions (4 000 signes maximum) seront envoyées par voie électronique à marie.favereau@history.ox.ac.uk

Date limite : avant le 30 septembre 2015.

Consulter l’appel à communications sur le site de la REMMM

Les conquêtes mongoles bouleversèrent les grands équilibres régionaux, de la Chine à l’Europe centrale. Elles entraînèrent le déclin des grands centres politiques et culturels du monde musulman de l’époque : Bagdad fut mise à sac et le calife exécuté ; Hérat, Boukhara et Samarkand furent vidées de leurs habitants. Les Mongols décimèrent les classes dirigeantes récalcitrantes pour mieux pouvoir imposer leur légitimité impériale. Quatre des plus anciennes dynasties qui régnaient sur le dār al-islām furent renversées : les Abbasides, les Seljūqs de Rūm, les Qara-Khitai et les Khwarezmshahs. Le puissant mouvement politico-religieux des Nizārī, connu sous le nom des « Assassins », fut annihilé.

La Horde d’Or se forma au nord-ouest de l’empire mongol, peu après la capitulation de Bagdad en 1258. Portés par une élite nomade qui tirait sa force de ses récentes victoires militaires, les descendants de Jöchi, le fils aîné de Gengis Khan, imposèrent leur autorité sur les steppes, les cités et les voies marchandes qui s’étendaient du lac Balkhach au Danube. Ils se maintinrent trois siècles à la tête d’un empire polycentrique, marqué par le pluralisme religieux, où la cohabitation entre éleveurs nomades et communautés sédentaires était essentielle à l’équilibre social. Une partie des élites nomades se convertit à l’islam dans les années 1250 autour de la figure de Berke khan (655/1257-665/1267), petit-fils de Gengis Khan et descendant des Khwarezmshahs par sa mère. Dès cette époque, les khans se firent appeler sultans, et revendiquèrent les prestigieux héritages des Khwarezmshahs, des Seljūqs, et même, quoique brièvement, des Abbasides. Leurs documents officiels étaient édictés en la « puissante Horde » (ordū-i muʿaẓẓam), la cour nomade, pour le bien-être de la « grande nation » (ulūġ ulūs). Les monnaies étaient frappées au nom du khan, à partir de modèles islamiques, dans les villes de la vallée de la Volga, du Don, du Syr-Daria, en Crimée et dans le Khwarezm. Dans les années 1430, sous la pression des modèles sédentaires environnants, le pouvoir des souverains nomades de la Volga se rétracta autour de leurs cités et ils perdirent progressivement le contrôle des steppes. La prise de Constantinople par les Ottomans en 1458 priva les marchands du khan de leur droit de commerce par le Bosphore. Un siècle plus tard, la conquête de Kazan (1552) et d’Astrakhan (1556) par les armées d’Ivan IV confirmait que les rapports de force avaient changé, même si les Jöchides allaient demeurer l’une des principales autorités dynastiques en Asie Centrale et en Crimée jusqu’au xviiie siècle.....

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