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Discussion autour du livre de Camille Lefebvre

L’institut des mondes africains, l’IMAF vous invite à une séance de discussion autour du livre de Camille Lefebvre (CNRS, IMAF) :
Frontières de sable, frontières de papier. Histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la colonisation française du Niger, XIXe-XXe siècles, Publications de la Sorbonne, Paris, 2015, voir sa présentation

Mercredi 3 juin de 14h à 16h
EHESS
96 Bd Raspail
salle de réunion de l’IISMM, 1er étage

Avec la participation de :
 Barbara Cooper, Rutgers University (New Jersey) et Institut des Etudes avancées (Marriage in Maradi : Gender and Culture in a Hausa Society in Niger, Heinemann 1997 et Evangelical Christians in the Muslim Sahel, Indiana 2005)

 Isabelle Surun, Université de Lille III et Institut des Études avancées (Géographies de l’exploration. La carte, le terrain et le texte (Afrique occidentale, 1780-1880, Th. 2003 et dir. Les sociétés coloniales à l’âge des Empires, Atlande, 2012).

 Romain Bertrand, CERI-Sciences Po (L’Histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècles), Le Seuil, 2011, Prix des Rendez vous de l’histoire de Blois 2012).

Coordination : Jean Schmitz (IRD, IMAF)

Les frontières africaines sont-elles les cicatrices de la violence des impérialismes étrangers en Afrique ? Ce lieu commun du partage de l’Afrique par les puissances coloniales a la vie dure. Mais, en cherchant à dénoncer l’arbitraire colonial, il fait des populations africaines des spectateurs passifs de leur propre histoire. Aux antipodes de cette analyse, cet ouvrage propose pour la première fois une histoire longue de la constitution des frontières d’un État africain – le Niger – englobant dans un même regard un siècle d’histoire antérieure à la colonisation et soixante ans de domination coloniale.
Cet ouvrage raconte une histoire paradoxale, celle d’une poignée de militaires coloniaux, qui au début du XXe siècle instituent dans les plus grandes difficultés un gouvernement précaire qui s’appuie très largement sur les organisations politiques et territoriales locales et qui, ce faisant, contribuent à amoindrir leur importance.
Le paradoxe est redoublé car ces frontières ayant été marquées par les dynamiques historiques internes du Soudan central au XIXe siècle, elles procèdent tout autant de l’immense califat de Sokoto issu du jihad d’Ousman dan Fodio (Nigeria actuel et au delà) au début du même siècle. On est loin du cliché d’Européens maîtres du jeu imposant sans considération le partage du monde.