Soutenance de thèse de Héloïse Toffaloni
Directeur de thèse : Jean Paul Colleyn
Codirecteur : Gilles Rivière
Le mardi 8 février 2022, à 14h, en mode hybride
Afin d’affecter le moins possible la qualité de la visioconférence nous sommes contraints de limiter l’accès au public. Les personnes souhaitant assister à la soutenance devront se rapprocher de la candidate.
Jury :
– COLLEYN Jean-Paul, DE EHESS, IMAF
– GRIMAUD Emmanuel, CR CNRS, LESC
– MOLINIÉ Antoinette, DR CNRS, Émérite, LESC
– PETRIC Boris, DR CNRS, Centre Norbert Elias
– PITROU Perig, DR CNRS, LAS
– PLATT Tristan, Professeur, University of St Andrews, Écosse, GB
– RIVIÈRE Gilles MC EHESS, CERMA
– VAPNARSKY Valentina, DR CNRS, LESC
Résumé :
La thèse décrit les pratiques épistémiques des populations rurales aymara et quechua de la municipalité de Santiago de Huari (département d’Oruro, Bolivie) mises en œuvre lors de rituels agricoles, familiaux et thérapeutiques. Ces rituels, construits sous la forme de parcours (physiques ou non physiques), sont destinés à se prémunir ou à guérir de maux ressentis suite à des rêves provoqués par des entités ambivalentes inscrites en des lieux du territoire communautaire de l’ayllu, l’unité territoriale minimale d’organisation sociale dans les Andes. L’objectif de l’enquête ethnographique est de montrer comment ces rituels façonnent simultanément l’identité sociale des participants et une manière imagée de se mettre en relation avec le territoire de l’ayllu, en pleine reconfiguration suite aux mutations socio-économiques suscitées par l’exode rural que connaît la région.
Par le biais de la méthodologie filmique de l’observation participante, il s’agit d’analyser le rôle de l’ancrage géographique des pratiques rituelles dans la constitution des identités et des savoirs andins. L’accent est mis sur les modes de construction du visible (l’environnement) et sur les modes de figuration des invisibles (les entités-lieux). Comment les populations rurales des hautes terres boliviennes perçoivent-elles leur environnement ? Comment des rituels, thérapeutiques ou non, façonnent-ils les manières de voir et de connaître cet environnement et ces entités ? Quelles sont les conséquences épistémiques de ces pratiques ?
Pour répondre à ces questions, la thèse est composée de huit chapitres et d’un moyen- métrage de 40 minutes intitulé Un rituel pour la gloire. Une attention particulière est accordée au rôle et au statut de l’image lors des différents moments de la relation pathogène (rêves et rituels), dans la méthodologie de l’observation participante et dans les modes de restitution de l’analyse anthropologique. En d’autres termes, nous réfléchissons à la dimension nosologique du territoire andin depuis une épistémologie du visuel spatialisée. Notre propos est de développer une anthropologie de l’image et une anthropologie par l’image à partir d’une réflexion sur la pragmatique du processus épistémique en contexte rituel.
Mots clés : rituel, imaginaire, territoire, paysage, vue, caméra, rêve, identité