Accueil > Actualités > Appels

Circulations et appropriations d’un rituel des travailleurs : les 1er mai en Afrique

Appel contributions

« L’invention du 1er mai » (Tartakowsky, 2014) dans les années 1880 aux USA et en Europe a connu une postérité inattendue, puisque la journée internationale des travailleurs est célébrée presque partout dans le monde aujourd’hui. Elle est toutefois organisée de diverses façons, en fonction des traditions syndicales nationales, du degré de libéralisme politique à l’œuvre ou encore des rapports entre organisations représentant les travailleurs, le patronat et l’État.

Ce panel envisage de restituer la façon dont les pays africains se sont appropriés cette journée, comment a -et circule encore- des modes d’organisation du 1er mai, tout en interrogeant les formes particulières qu’ils ont données à la ritualisation de cette journée. L’objectif est notamment de mieux historiciser cet évènement sur le continent. Ce sujet n’a, en effet, pas encore attiré l’attention des historiens et des chercheurs en sciences sociales.

L’étude de cet évènement, plus ou où moins festif et revendicatif selon les pays, permettra de mettre en lumière des enjeux politiques et sociaux singuliers en fonction des contextes nationaux et internationaux (de colonisations, guerre froide, plans d’ajustement structurel). Ce panel s’intéressera notamment aux préparatifs de cette journée (sur le plan matériel et de l’élaboration des revendications) ; aux rapports entre ses protagonistes et à leur profil (organisation en intersyndicale ou pas, les secteurs professionnels représentés, la présence ou non d’officiels aux défilés, etc.) ; les répertoires d’action à l’œuvre autour des défilés et des meetings ; les formes données aux revendications et leur contenu (slogans, banderoles, cahiers de doléances), etc., autant d’éléments constituant des révélateurs des modalités d’expression, d’organisation et de hiérarchisation du monde social. Ces enjeux seront étudiés à partir de différentes études de cas, illustrant également la façon dont ils se conforment ou non à des modèles revendicatifs et militants, plus ou moins protestataires (Bouilly, 2019).

Enfin, ce panel permettra de s’interroger sur les conditions de circulation des idées et des pratiques organisationnelles et militantes, en se demandant notamment comment s’articulent les approches nationales et transnationales de cet évènement globalisé (Bourdieu, 2002 ; Saunier, 2004 ; Vauchez, 2013).

Contributions à envoyer à alexis.roy@cnrs.fr
Date limite : 18 mars 2022


Bibliographie :

 Bouilly, E., 2019 : Du couscous et des meetings. Mobiliser sans protester au Sénégal, Dalloz, Paris, 624 p.

 Bourdieu, P., 2002 : « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 145, décembre. La circulation internationale des idées. pp. 3-8.

 Saunier, P.-Y., 2004 : « Circulations, connexions et espaces transnationaux », Genèses n°57, pp. 110-126.

 Tartakowsky, D., 2014 : « Le 1er mai », dans M. Pigenet et al., Histoire des mouvements sociaux en France, La Découverte, Paris, pp. 270-282.

 Vauchez, A, 2013 : « Le prisme circulatoire. Retour sur un leitmotiv académique », Critique internationale n°59, pp. 9-16.