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Des féminismes noirs en contexte (post)impérial français ? Histoires, expériences et théories

Colloque international


QUAND :

Les 3, 4 et 5 mars 2020

OÙ :
Campus Condorcet
Centre de colloques
Auditorium 250
Aubervilliers

Objectifs du colloque

Le présent colloque se propose donc d’interroger ce récit hégémonique du féminisme à l’aune des mouvements féministes et/ou féminins noirs actifs dans les (ex)colonies françaises. Retracer l’histoire de ces luttes invite à repenser comment racisme et sexisme opèrent en contexte (post)colonial, mais aussi à questionner les tensions genrées et racialisées qui, selon des dynamiques sociales et politiques distinctes de celles à l’œuvre aux États-Unis, traversent durablement l’horizon égalitariste du mythe républicain. Pour autant, l’attention ici donnée aux effets du pouvoir colonial sur les identités sociales et politiques des femmes (ex)colonisées ne doit pas masquer l’extrême diversité des conditions spécifiques dans lesquelles ces femmes ont forgé, et continuent de forger, des outils propres à combattre les formes complexes et hétérogènes de domination sociale dans leurs sociétés. Aussi, s’agira-t-il d’explorer les épistémologies et savoirs pratiques que les mouvements féministes et/ou féminins noirs des territoires anciennement colonisés par la France (Amériques, océan Indien et Afrique) ont produit et produisent encore de manière autonome. Enfin, dans le sillage de réflexions ouvertes par l’ouvrage sur les féminismes francophones coordonné par la sociologue sénégalaise Fatou Sow (2009), le colloque se propose aussi de prêter attention, au regard des réalités sociopolitiques distinctes de la situation coloniale, aux savoirs minorisés et aux épistémologies dont l’expression et la circulation se trouvent prises en tenaille entre la rémanence du rapport colonial ancien et l’hégémonie de la production scientifique en langue anglaise. Afin de prendre au sérieux le problème de la traductibilité et de l’applicabilité aux réalités francophones des concepts forgés en contexte anglophone (Baril, 2017), seront bienvenues les contributions invitant à penser les circulations linguistiques, les formes d’alliances politiques, mais aussi les rapports de force, entre l’espace (post)colonial français et d’autres espaces (francophones en particulier, mais aussi lusophones, hispanophones ou néerlandophones) où le rapport au passé colonial reconfigure les luttes féministes et/ou féminines.

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