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Construction de savoirs et enjeux symboliques dans les arts visuels des pays de l’Islam méditerranéen (XIXe-XXIe siècle). Deuxième année

Séminaire organisé par Annabelle Boissier, anthropologue, chercheure associée au LAMES, MSH Aix-Marseille, Fanny Gillet, doctorante à l’EHESS, Alain Messaoudi, maître de conférences à l’Université de Nantes.

Année universitaire 2014/2015
Périodicité : 1er et 3e vendredis du mois de 13h à 15h
Localisation : Site Raspail / IISMM, salle de réunion, 1er étage, 96 bd Raspail
Calendrier : Du 7 novembre 2014 au 5 juin 2015

Présentation :
Les arts visuels ont connu un développement particulier dans l’espace arabe depuis le XIXe siècle, en lien avec la colonisation. Dans les espaces arabe, turc et persan, le processus de modernisation s’est accompagné d’une imposition de valeurs esthétiques développées dans les centres européens. Or, beaucoup reste à savoir sur les modalités de ces développements, faute de cadres de recherche structurés (1).
Arts des élites, les arts visuels permettent pourtant d’interroger à nouveaux frais les relations de pouvoir qui se sont instaurées entre l’Orient et l’Occident. Ils donnent également l’occasion de réfléchir à la façon dont les sciences sociales ont contribué à la production et à la diffusion des objets culturels, en particulier depuis les lendemains de la Première Guerre mondiale. La production des artistes témoigne ainsi de l’impact du marxisme puis des études post-coloniales, dans une mesure qui mériterait d’être mieux connue.

Le séminaire entend envisager ensemble les périodes coloniale et post-coloniale, trop souvent arbitrairement distinguées dans les recherches préexistantes, et répondre à la faiblesse des recherches historiques sur la période post-coloniale (2). On y abordera la question des difficultés matérielles qui se présentent aux chercheurs (disponibilité et fiabilité des sources qui ne permettent que rarement de dater précisément les œuvres ou de les localiser, et plus généralement de répondre aux critères de l’histoire de l’art.). On y discutera aussi les méthodes et les cadres théoriques que mettent en œuvre les chercheurs travaillant sur les arts visuels, ainsi que la question des échelles les plus appropriées pour saisir des mutations qui s’inscrivent dans un espace multidimensionnel (Méditerranée, monde arabe du Golfe à l’Océan, monde islamique).

(1) Malgré les programmes dirigés par J. Dakhlia à l’IISMM (Des arts en tension : la création artistique contemporaine en pays d’Islam, Paris, Kimé, collection « Esthétiques », 2006) et par S. Naef, I. Maffi et W. Shaw (Other Modernities. Patrimony and Practices of Visual Expression Outside the West).
(2) C’est le bilan établi par Pierre Vermeren pour le cas du Maghreb (P. Vermeren, Misère de l’historiographie du Maghreb « post-colonial » (1962-2012), Paris, Publications de la Sorbonne, 2012).