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Indexicalités langagières et sociales

Séminaire organisé par Sandra Bornand, chargée de recherche au CNRS (LLACAN), Alice Degorce, chargée de recherche à l’IRD (IMAF), Cécile Leguy, professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle (LACITO).

Année universitaire : 2018 / 2019
Périodicité : Un jeudi par mois de 10h30 à 13h
Localisation : Villejuif, salle de conférence du CNRS-LLACAN
Calendrier : Du 11 octobre 2018 au 16 mai 2019

Présentation :
Notion classique en linguistique, en particulier à travers l’étude de la déixis (depuis Bar-Hillel, 1954), l’indexicalité a été mise en valeur en anthropologie par les travaux des ethnométhodologues (Dodier, 2001) en tant que propriété du langage (ou pratiques signifiantes non verbales) pour marquer la référence au monde en contexte et pour faire sens. On peut, en suivant Michael Silverstein (2003), distinguer deux sortes d’indices : ceux qui sont dépendants du contexte (par exemple, les déictiques) et ceux qui créent le contexte, présupposant ou entraînant – pour employer les termes de Silverstein – des relations et/ou des situations sociales particulières. Nous nous intéresserons dans ce séminaire à la manière dont les rapports sociaux se manifestent dans l’indexicalisation à partir des usages du langage étudiés en situation et d’analyses ethnographiques fines des différents types de performances (littérature orale, cultures populaires, discours politiques ou religieux, rituels, langages musicaux et gestuels) et des modes de communication (direct ou médiatisé, par exemple l’usage des nouvelles technologies telles que les téléphones portables ou internet). Analysant les mécompréhensions d’un échange en contexte ethnographique, Fabian (2000 : 88) met par exemple en valeur comment l’interprétation peut parfois se heurter à un point d’achoppement qui révèle la globalité de la situation dans sa complexité. Nous interrogerons ainsi l’indexicalité en tant que révélatrice de rapports sociaux, qu’ils soient de domination ou égalitaires, conflictuels ou non, mais aussi à tout ce qui, dans les usages langagiers, peut être source d’incompréhension ou de mauvaise interprétation.

CONTACT :
alice.degorce(at)ird.fr, cecile.leguy(at)gmail.com, s.bornand(at)bluewin.ch

PROGRAMME

 11 octobre 2018 :
Alice Fromonteil (Université Aix-Marseille) : « Dissonance indexicale. Créer la scène du récit dans les pratiques narratives à ’Uvea (Wallis, Polynésie occidentale) ».

 15 novembre :
Edwige Traoré (Centre de recherche scientifique du Burkina Faso) : "Chants de hochet des femmes senufo du Tagbara (Burkina Faso). Quand identifier un personnage hors contexte crée de la confusion ou de l’incompréhension" (présentation en visioconférence depuis Ouagadougou)

 13 décembre :
Suzie Telep (Université Paris Descartes) : « Performances politiques de l’afropolitanisme et indexicalité des rapports de race et de classe dans une association panafricaine à Paris ».

 14 février 2019 :
Yves Erard (Université de Lausanne, Suisse) : « S’accorder avec un enfant sur ce qu’il y a à voir quand on lui montre quelque chose à nommer ».

 14 mars : SÉANCE ANNULÉE
Stavroula Katsiki (Université Paris 8) : « Indexicalité et performativité » (titre provisoire).

 11 avril :
Alexandra Pillen (Université de Londres, Grande-Bretagne) : « A space of one’s own in language. The reflexive pronoun in Kurdish (Kurmanci) ».

 16 mai :
Yves Erard (maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne) : "S’accorder avec un enfant sur ce qu’il y a à voir quand on lui montre quelque chose à nommer"